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Par Capucyne le 13 Décembre 2012 à 06:00
Dimanche 9 décembre
Le ciel hésite : fera-t-il bleu, fera-t-il gris ?
Lorsque nous arrivons à l'étang, la lumière est bleu-gris, douce et ténue ; le ciel et l'onde se mêlent...
Il ne fait pas vraiment froid, les foulques naviguent en escadrilles, Les canards
font leur toilette du dimanche, Nous pique-niquons de concert avec le faucon crécerelle qui fait du sur-place au sommet d'un arbre C'est dimanche, le jour des pêcheurs, seuls, en famille,
(campés sur leur position et leur territoire !) ou en couple pour mieux surveiller si ça mord ! Mais les berges sont mouillées, très mouillées ! Nous pataugeons acrobatiquement dans les ornières boueuses jusqu'à ce qu'il soit impossible de continuer: les rives sont inondées : il faut remonter vers les hameaux au-dessus de l'étang pour le contourner. Dans un des hameaux traversés, deux ânes nous offrent un spectacle insolite :
Est-ce un jeu, une manifestation de tendresse incoercible ou un petit combat ? Je penche pour l'une des deux premières solutions, car ils viennent ensuite vers nous, sans aucune marque d' agressivité l'un envers l'autre...
Nous retrouvons un chemin pour redescendre au bord de l'étang .
La lumière baisse déjà...les pêcheurs regagnent leur logis...
Les canards vont se coucher...
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Par Capucyne le 4 Novembre 2012 à 11:25
Après un mois de pluie et de grisaille tenace, ce dimanche 28 octobre est une journée bien douce malgré le petit vent froid qui nous vient du nord-est, une journée de soleil, à l'air piquant sous un ciel bleu où jouent de gros nuages blancs qui n'ont rien de menaçant.
Après un début de matinée encombré de tracasseries administratives, la journée débute mal...Un ami vient me chercher pour une randonnée le long du canal de Nantes à Brest, dans la région de Guenrouët, là où le canal emprunte le lit de la rivière l'Isac et devient plus "souple", plus "campagne".
Le long du canal, les joies se succèdent : c'est d'abord un troglodyte qui vient me tenir son discours agité dans les branchages du bord de l'eau. Plus loin, éclatent les touffes roses des bonnets d'évêque des fusains, taches de couleur avivées par le soleil.
Sur un arbre, perché au-dessus du canal, un héron cendré prend la pose et le soleil: c'est rare de le voir si haut perché ; habiuellement, il est plutôt en faction au ras de l'eau. Des cormorans passent, voiliers noirs au grand bec jaune. Un pivert s'esclaffe bruyamment, comme seuls savent s'esclaffer les piverts...
Et là-bas, par deux fois, voici l'éclair bleu vif du martin pêcheur que nous surprenons dans sa partie de pêche .
Assise sur un banc au bord du chemin de halage, je me surprends une fois de plus à penser qu'il n'est pas de meilleur repas que le pique-nique en plein air, le regard noyé de la lumière transparente si particulière des jours d'automne ensoleillés.
Mais un "ti-ti" reconnaissable m'appelle. car il s'agit bien d'un appel : il est là, derrière notre dos, à trois mètres : "ti-ti, je vous ai vus, ...je suis là,...je vous regarde..."; je lui parle, et alors, il se pose un peu plus loin et nous gratifie d'un petit tour de chant, ponctué de mes encouragements : une phrase limpide et vive, qui se tait pour écouter mon appréciation, qui recommence... c'est un jeu avec les rouges-gorges, une conversation musicale qui me ravit, bien sûr!
Il redescend à deux mètres, son oeil rond nous précise que...si nous avons trop à manger..."ti -ti ", il est là... j'abandonne quelques miettes ...
Nous repartons vers Guenrouêt, et là, dans un superbe pré, plein de verte poésie, c'est l'enchantement : il ne nous a pas vus, il mulote, tranquillement, sans se presser, nous présente son dos, son profil pointu, le panache roux de sa queue : c'est la première fois que je vois un renard bien vivant, vaquant à ses occupations, sans peur et sans hâte. Maintenant, il est assis sur son derrière, ses oreilles pointent de chaque côté de sa tête, puis il repart..Il ne nous a pas sentis.
Ce sont trois promeneuses au verbe haut et bavard qui vont lui signaler une présence ; il s'enfuit à bonds élégants....Elles, trop occupées par leur bavardage ne l'ont même pas vu...
Pendant une dizaine de minutes, nous avons pu l'observer, facilement, dans une belle lumière...une situation idéale pour de belles photos...Malheureusement, la batterie de mon appareil photos est épuisée...Au moment de partir, j'ai pris le compact... dont la batterie me lâche aussi après deux photos du canal...tant pis ! Il m'en reste le souvenir ébloui !
Dans le domaine de Carheil, à l'atmosphère si particulière, nous avons une autre chance : un homme ouvre la chapelle ...ouverte seulement un jour par an pour les visites du "patrimoine". Mais là, il veut l'aérer, nous invite à entrer, et nous pouvons découvrir cette chapelle construite par Louis-Philippe, au remarquable plafond de chêne, éclairée de vitraux sortant tout droit de la manufacture de Sèvres, et ornée de tableaux de grands artistes peintres de l'époque. Je ne peux détacher le regard d'une incroyable horloge, toutes "tripes" à l'air, aux rouages énormes et complexes.
Il faut renter : la lumière rasante de cette fin d'après-midi est de plus en plus dorée, les reflets dans l'eau de plus en plus lumineux, le ciel de plus en plus imaginatif, mêlant nuages blancs et noirs aux éclats fulgurants des rayons du soleil déclinant...
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Par Capucyne le 4 Août 2012 à 06:00
C'était le 1er août...Une balade de 4 kms prévue autour de l'étang de Clégreuc, en Loire-Atlantique, est devenue, faute de carte et de balisage, une errance de 17 ou 18 kms, dans la campagne près de ce magnifique étang paradis des oiseaux et des papillons...
Mais, si nous ne nous étions pas égarés, nous n'aurions pas fait cette rencontre, dans un champ de triticale (cette céréale hybride entre le blé et le seigle, cultivée surtout comme céréale fourragère).
Ce sont d'abord ses bois qui émergent au dessus des épis...on distingue son élégant museau chamoisé tandis qu' il flane dans le champ...
Mais soudain, il nous aperçoit et se sauve par bonds gracieux jusqu'à la lisière du champ, là-bas où des meules de foin sont à sécher...
Une demi-heure plus tard, (perdus !!! ) nous repassons devant le champ et cette fois, c'est la chevrette qui paraît et disparaît parmi les épis, on aperçoit sa tête, ou son dos...tandis que derrière elles, deux petits gambadent...
Elle aussi regagne la lisière en sautant par dessus les tiges, les deux petits (pas si petits que ça!) sur ses talons...
...pour laisser la place à nouveau au petit mâle de tout à l'heure. Moins craintif que la première fois, ou moins surpris, il nous laisse l'admirer avant d'aller retrouver sa famille...
J'ai une pensée pour le propriétaire du triticale, en espérant que les bonds élégants des chevreuils ne font pas plus de mal à ses céréales que la pluie et le vent de juillet !
Voici venu le temps d'une pause estivale ...
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Par Capucyne le 6 Mai 2012 à 06:00
A la recherche de la fritillaire, j'étais partie dans le marais Audubon en avril. : Le marais Audubon en avril: fritillaire pintade
Petit retour ce 1er mai...
En se promenant sur les sentiers des marais Audubon, le long des aulnes têtards, on peut observer quelques-uns de ses habitants :
l' aigrette garzette,
tout
de blanc vêtue
mais au
bec noir
Mêlés aux aigrettes,cherchant leur nourriture au pied des bovins, de grands oiseaux blancs à tête noire et au long bec recourbé , ne passent pas inaperçus : ce sont les ibis sacrés.
Sacrés ? Ils le sont certainement en Afrique, leur région d'origine.
Ils ont été introduits en France en 1970 par le zoo de Branféré en Loire-Atlantique. Mais...quelques uns se sont échappés et se sont fort bien acclimatés dans l'estuaire et la région...à tel point qu'il a été question de les chasser pour protéger de leur concurrence la faune locale...
Ces magnifiques oiseaux se nourrissent aussi de petits animaux aquatiques mais ne dédaignent pas, à l'occasion, les oeufs d'autres habitants du marais...
Or, dans les marais , une espèce est fragile et menacée: c'est le râle des genêts.
Le râle des genêts est un migrateur qui revient d'Afrique en avril -mai. Cet oiseau a une niche écologique très étroite qui le cantonne essentiellement à notre région , en vallée de la Loire et dans l'estuaire.Des printemps secs, de nombreuses prairies de fauche mises en culture (maïs) ou urbanisées ont contribué à détruire son habitat La LPO a acheté 400 ha de terrain pour préserver l'espèce.
Il est presque certain que l'ibis sacré doit s'approprier aussi quelques oeufs du râle des genêts et comme l'espèce est fragilisée....Un habitant du marais nous a conté qu'il y a actuellement une campagne de stérilisation des ibis. Ailleurs, on parle d'autoriser la chasse pour détruire l'espèce...Depuis trois ans, j'ai remarqué que leur nombre a très fortement diminué...
En réalité , on ne connaît pas l'impact de la présence de l'ibis sur les autres espèces. Mais ce qui est sûr, c'est que l'homme, qui a introduit ici cette espèce africaine (l'ibis sacré), et qui a aussi grandement contribué à détruire l'habitat du râles des genêts maintenant menacé de disparition, envisage maintenant d'exterminer les ibis !
Sur un piquet,
un petit
passereau
à l'oeil barré
de noir :
c'est le
traquet
motteux
Un ragondin apeuré se cache sous les racines emmêlées, le long de la berge...
Sur un arbre, qui chante ainsi , ? Je l'aperçois : hélas, il nous tourne le dos, on ne voit que le dessous de sa queue...
Mais au moment où il s'envole, il me présente son profil taché de rouge et je crois reconnaître la linotte mélodieuse...
Le long des
berges,
ces éclairs
jaunes :
c'est la
bergeronnette
printannière
(ou des
ruisseaux ?
Difficile de
faire la
différence)...
A suivre : Oiseaux du marais Audubon -2- les cigognes
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Par Capucyne le 27 Avril 2012 à 06:00
Présentes aussi en ce mois d'avril dans le marais,
voici les touffes jaunes du soucis
des marais
ou
populage
des marais (caltha palustris),
en attendant l'éclat
jaune des
iris d'eau
pas encore fleuris.
La gracieuse cardamine
des prés,
que l'on
qualifie aussi de "cresson",
à la saveur légèrement piquante,
( et qui se
mange ,
tout comme la cardamine hirsute
des jardins)
Sur la cardamine hirsute, voir :Tartine de cardamine hirsute
Et voici
la rose légèreté
des lychnis à fleurs de coucou
(flos cuculi)
qui n'ont rien
à voir avec les coucous, oiseaux ou fleurs,
mais ne sont pas sans rappeler de gracieux oeillets,
leurs "cousins"!
Article précédent : Le marais Audubon : fritillaire pintade
Sur les oiseaux du matais Audubon : Oiseaux du marais Audubon (Loire-Atlantique)-1-
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