Le 10 février, c'était le premier de l’an chinois qui correspond aussi là-bas au premier jour du printemps.

En faisant un tour de jardin, je me suis demandé s'il n’avait pas, par fantaisie, décidé de se mettre à l'heure asiatique avec des floraisons nettement en avance sur notre bon vieux printemps français !

 Les petites fleurs pascales pointent le bout de leur nez, comme les violettes !

Les primevères se sont dit "pourquoi pas la primavera chinoise" ?

Même les soucis en ont perdu la tête !

Beaucoup plus sages et moins tourneboulées par la météo asiatique, les hellébores pouirsuivent leur chemin et s’épanouissent : les promesses du mois dernier deviennent réalité.

Les simples, blanches picotées ou roses s'ouvrent

 Les deux doubles rose foncé sont un peu différentes : piquetées de délicieuses taches de rousseur...

Et enfin la belle Frou-frou, aux jupons dansants superposés

L'été traîne encore un peu, joue à cache-cache, souffle le chaud tout à coup alors qu'on attendait le tiède, le jardin courbe l'échine et transpire puis revit devant des averses revigorantes...Il ne sait pas trop, alors, il fait ce qu'il sait faire : il envoie ses fleurs de l'entre-deux, ces fleurs entre été et automne...

 Les Balsamines de  Balfour, qui égaient en douceur et légèreté le jardin dès le mois d'août, se sentent revivre sous des températures plus clémentes et jettent leurs lucioles-papillons dans tous les coins, ombragés de préférence : les pauvrettes tirent la langue sous le soleil ! Sinon, elles ont toutes les qualités : on ne s'occupe pas d'elles, elles se ressèment toutes seules, elles meublent en douceur les "trous" entre les vivaces mais s'arrachent facilement si on les trouve trop présente. Je les adore.

 Eux aussi, je les adore ! J’ai dédaigné les Zinnias pendant longtemps, trouvant leur allure un peu guindée ; mais en les observant de près, leur diversité me séduit et au milieu de fleurs plus "folâtres", ils ont fière allure et puis...ils me rappellent le jardin de ma grand-mère ! Autre qualité, et non des moindres, ils ont fleuri tout l'été et sont toujours présents !

Quand on parle d’allure folâtre... les Hélianthus m'énervent, et chaque année j'en arrache en fin de floraison...Ils m'énervent, à la moindre bourrasque, ils se couchent dans tous les sens, envahissent les allées, s'enchevêtrent en un méli-mélo inextricable, attrapent le mildiou, sont horribles à la fin de leur floraison...bref, je rêve chaque année de les éradiquer et j'arrache, j'arrache... Mais ils sont tenaces et quelque peu envahissants, mais quand ils sont fleuris...je craque devant cet éblouissement de petits soleils  et leur bonne humeur...Alors, je sais bien que l'an prochain, ils seront toujours là !

 Incontournables de cet entre-deux, les Dahlias respirent un peu (eux non plus n'aiment pas le soleil brûlant), revigorés par la pluie.

Ils font bon ménage avec les sauges, comme sur la photo précédente, avec la Sauge Amistad ...

...mais aussi avec ces autres grandes incontournables de la fin d'été : les Asters

Je j'ai depuis quelques années, mais jamais la barbe bleue du Caryopteris n'a été aussi belle que cette année : sa couleur bleue se mêle à un feuillage très clair qui le rend très lumineux et il fleurit maintenant pour égayer la fin de l'été et illuminer l'automne naissant.

A côté du rosier Pacific dream qui a eu la bonne idée de refleurir en même temps :

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C'est aussi le moment de la légèreté des Cosmos et, plus discret mais bien utile  en cette période de réchauffement climatique, le Sedum, pas embêtant, qui ne réclame pas d'eau et qui embellit cette saison...

Le jardin batifole entre été et automne, et s'offre même  une petite douceur printanière : une touffe de marguerites vient de refleurir pour accompagner...trois coquelicots !!! Soyons fous !

Le jardin est entré en léthargie ; c'est juillet, c'est l'été, c'est le soleil qui tape un peu trop, l'eau qui tombe trop peu...le jardin s'assoupit, rêve, devient un peu "fleur bleue"...

Fleur bleue ... la menthe est-elle bleue, ou plus rose ? ...plus mauve ou plus violette, comme l'hysope qui s'estompe ou la lavande qui pâlit...

Fleur bleue comme les dernières nigelles ou centaurées...

Si les fleurs de printemps sont souvent résolument jaunes-soleil, celles de l’été semblent appeler la fraîcheur bleue...

Les hortensias et hydrangéas en déclinent toutes les nuances :

l'hydrangéa "You and me" passion

L'hydrangéa Magical quatre saisons, qui au fil des semaines va prendre des teintes automnales...

Celui-ci, dont j'ai oublié le nom, d'un bleu profond en début de floraison , pour virer ensuite vers des teintes pourprées...

La sauge au bleu de ciel...

Les ballons ronds des chardons bleus...

Bleu marin, celui de l'Agapanthe "Blue navy" !

...qui a participé aussi, à sa manière, au feu d'artifices du jardin !

Presque sans paroles, juste une promenade où le regard s'attarde sur les tableaux fleuris...

 Sur fond piqueté de blanc des pâquerettes, le tableau s'est fait douceur.  Derrière le bleu des Iris sibirica, le rose vif des orchidées de jardin se mêle aux roses plus tendres et au bleu des ancolies. Je n’y suis pour rien, ce sont elles qui ont choisi : si vous avez des ancolies, vous savez bien que ce sont toujours elles qui choisissent !

Devant, la porte s'ouvre sur des couleurs plus vives !

Mais encore une fois, les coquelicots et les pavots de Californie se sont donnés le mot (avec les marguerites), pour cette palette tonique !

Je ne me lasse pas des corolles flamboyantes des coquelicots, alors, ils en profitent pour s’installer partout ! Et une fois qu'ils sont là,, qui aurait le courage de les arracher...?

Je ne suis pas la seule ! L'abeille charpentière espère passer inaperçue dans les jupons du coquelicot, , noire sur fond de cœur noir...Mais elle est trahie par la vibration bleutée de ses ailes (et par son ronronnement qui est rien moins que discret !

Quand les marguerites  se mêlent aux coquelicots, il ne manque que les bleuets...remplacé par les délicates étoiles bleues de la bourrache...auxquelles se sont ajoutées quelques graminées , pour former un tableau champêtre et impromptu !

 J'avais un peu oublié cette fleur, mais je crois que je vais l'adopter au jardin : l’œillet de poète cher aux jardins de grand-mère !

Deux derniers tableaux fleuris pour ce petit tour de jardin...non exhaustif !!! Les Escholzias et l'incontournable Oxalis !

Après le mode"'confit" (ici), le jardin est passé en mode "réveil"... Oh, un réveil fort timide encore, mais quelques frémissements, quelques petits bouts du nez des narcisses , quelques feuilles qui osent s'étirer, le chiendent qui en profite pour s'étaler...oui oui, le jardin se réveille !

Côté fleurs, rien de spectaculaire : il est vrai qu'une semaine de gelées matinales a rafraîchi bien des ardeurs !

Mais tout de même...les pervenches ont osé sortir leurs étoiles violettes, les perce-neige se sont dit: "on y va"! (ils se disent ça tous les ans , constatant que la neige ...ce n'est pas pour bientôt !) Les perce-neige, c'est la grâce, la discrétion, avec leur liseré vert sur les pétales les plus courts. Je me suis souvent demandé : perce-neige ou nivéole ? La Salamandre me donne la réponse : les petites jolies de mon jardin sont bien des perce-neige !

Les nivéoles :

• ont six pétales de même taille

• tous bordés de vert ou de jaune

Les perce-neige :

• ont six pétales de tailles différentes

• dont trois plus courts qui sont bordés de vert

https://www.salamandre.org/article/ceci-nest-pas-un-perce-neige-niveoles/

Les vedettes du jardin (mais il n'y a guère de concurrence actuellement) sont toujours les hellébores. Et là, si la belle Froufrou et la simple rose se sont bien épanouies, celles qui étaient en boutons boudent le froid et ne se sont pas encore décidées à s'ouvrir. Dans le jardin, les hellébores sont donc à deux vitesses !

L'ennui, avec les hellébores, c'est qu'elles vous montrent toujours leur crâne, tête penchée contre les intempéries, certes, mais aussi contre toute tentative de portrait !

Alors, il faut tricher, s'aplatir sur le sol (par ce temps, bon courage), ou essayer de leur redresser un petit peu la tête, et avec Frou Frou, il eut été dommage de ne pas voir la délicatesse de sa frange et de ses taches de rousseur !

La rose et verte, elle, est toute simple, mais ne manque pas de grâce !

Pour ce qui est des autres, les frileuses, les timorées, il faudra attendre encore un peu !