• Oiseaux tombés du nid

    avril...

     Comme tous les ans, revient l'éternelle question :" j'ai "trouvé" tel ou tel oisillon, tombé du nid, abandonné, en danger...!!!!! Que faire ?"

    La réponse est lapidaire et mérite quelques nuances mais...RIEN !

    Lors de "la nuit de la chouette",  une présentation et un "relâché"de deux chouettes effraies (blessées et guéries) ont été faits par les étudiants vétérinaires qui s'occupent du centre de soins aux oiseaux blessés, à Nantes.

    L'an dernier, 180 chouettes effraies ont été apportées au centre. Sur les 180, 90 étaient des bébés chouettes apportées par des gens bien intentionnés, parce qu'ils les avaient "trouvées""abandonnées". (Sur 100 hulottes, 50 étaient aussi des bébés "désairés", enlevés de leur aire naturelle))

    Les petites chouettes, mais ce ne sont pas les seules, quittent le nid sans savoir voler : les effraies restent un mois sur une branche , sans voler, nourries par les parents. Pour les autres espèces ce temps est plus court (huit jours), mais pendant ce temps, il est impératif de les laisser là où elles sont (Il en est de même des oisillons sur la pelouse ou dans la haie. Ils ne sont pas abandonnés : si vous les laissez tranquilles, les parents viendront les nourrir ! S'ils sont au sol (et s'ils ne sont pas blessés), vous pouvez les poser sur une branche à l'abri des chats (pour les chouettes, prendre des gants de jardinage : ce sont des rapaces avec serres et bec!!!)

     

    14 mai 2011 (28) Jeune troglodyte réclamant la becquée - 14 mai 2011

     

    L'étudiant qui présentait l'action du centre, (le plus grand de France et animé  par des étudiants bénévoles encadrés par les professeurs vétérinaires) expliquait ce qu'implique l'arrivée d'une nichée entière de bébés chouettes, amenées par des gens contents d'eux  et ayant l'impression d’œuvrer pour la bonne cause :

    - Il est impossible dans la plupart des cas d'expliquer qu'il faut remettre les petits là où ils ont été trouvés : les gens ne supportent pas qu'on leur fasse comprendre qu'en fait de bonne action ils ont fait une grosse bourde!

    - ces petits doivent être nourris trois fois par jour pendant un mois avec des poussins tués et coupés en morceaux...

    - ce mois se passe dans un carton ; il faut ensuite mettre les petits en volière pour qu'ils s'habituent ; on leur lâche quelques souris...mais ce n'est pas un milieu de chasse approprié et les parents ne peuvent pas leur apprendre à chasser !

    - certains sont trop bien habitués aux humains et ne se débrouilleront pas seuls : ils sont euthanasiés car aucun parc n'abrite des chouettes apprivoisées... (Une exception a été faite pour un hibou petit-duc, si rare, qui ne voulait plus s'en aller... Il est au Puy du Fou actuellement).

    - ceux qui sont relâchés (la moitié en moyenne) sauront-ils se débrouiller dans la nature ? Leur début dans la vie aura été pour le moins perturbé !

    Voilà qui donne à réfléchir !

    Pour les autres oiseaux, il en est de même : il est plus que difficile et presque toujours voué à l'échec de nourrir un oisillon; il faut laisser cette tâche à leurs parents !

     

    9 juin 2011 (26)Jeune merle nourri par son père - 11 juin 2011

     

    Seuls les oiseaux blessés doivent être emmenés dans un centre de soin ou chez un vétérinaire (certains sont partenaires des centres de soin).

    De plus, il est interdit de kidnapper, acheter, vendre, transporter les chouettes et hiboux...Vous risquez des ennuis !

     

    Les humains sont parfois trop interventionnistes envers la nature ! C'est une sorte d'appropriation de vouloir tout contrôler....Mais on ne peut pas s'approprier le sauvage !

     

    Voir  "le sauvetage du merle de Maurice"

    et  "oiseau tombé du nid"