• Au bord du canal de Nantes à Brest

    Après un mois de pluie et de grisaille tenace,  ce dimanche 28 octobre est une journée bien douce malgré le petit vent froid qui nous vient du nord-est, une journée de soleil, à l'air piquant  sous un ciel bleu où jouent de gros nuages blancs qui n'ont rien de menaçant.

    Après un début de matinée encombré de tracasseries administratives,  la journée débute mal...Un ami vient me chercher pour une randonnée le long du canal de Nantes à Brest, dans la région de Guenrouët, là où le canal emprunte le lit de la rivière l'Isac et devient plus "souple", plus "campagne".

     

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    Le long du canal, les joies se succèdent : c'est d'abord un troglodyte qui vient me tenir son discours agité dans les branchages du bord de l'eau. Plus loin, éclatent les touffes roses des bonnets d'évêque des fusains, taches de couleur avivées par le soleil.

    Sur un arbre, perché au-dessus du canal, un héron cendré prend la pose et le soleil: c'est rare de le voir si haut perché ; habiuellement, il est plutôt en faction au ras de l'eau. Des cormorans passent,  voiliers noirs au grand bec jaune. Un pivert s'esclaffe bruyamment, comme seuls savent s'esclaffer les piverts...

    Et là-bas, par deux fois, voici l'éclair bleu vif du martin pêcheur que nous surprenons dans sa partie de pêche .

    Assise sur un banc au bord du chemin de halage,  je me surprends une fois de plus à penser qu'il n'est pas de meilleur repas que le pique-nique en plein air, le regard noyé de la lumière transparente si particulière des jours d'automne ensoleillés.

     

    Mais un "ti-ti" reconnaissable m'appelle. car il s'agit bien d'un appel : il est là, derrière notre dos, à trois mètres : "ti-ti, je vous ai vus, ...je suis là,...je vous regarde...";  je lui parle, et alors, il se pose un peu plus loin et nous gratifie d'un petit tour de chant, ponctué de mes encouragements : une phrase limpide et vive, qui se tait pour écouter mon appréciation, qui recommence... c'est un jeu avec les rouges-gorges, une conversation musicale qui me ravit,  bien sûr!

    Il redescend à deux mètres, son oeil rond nous précise que...si nous avons trop à manger..."ti -ti ", il est là... j'abandonne quelques miettes ...

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    Nous repartons vers Guenrouêt, et là, dans un superbe pré, plein de verte poésie, c'est l'enchantement : il ne nous a pas vus, il mulote, tranquillement, sans se presser, nous présente son dos, son profil pointu, le panache roux de sa queue : c'est la première fois que je vois un renard bien vivant, vaquant à ses occupations, sans peur et sans hâte. Maintenant, il est assis sur son derrière, ses oreilles pointent de chaque côté de sa tête, puis il repart..Il ne nous a pas sentis.

    Ce sont trois promeneuses au verbe haut et bavard qui vont lui signaler une présence ; il s'enfuit à bonds élégants....Elles, trop occupées par leur bavardage ne l'ont même pas vu...

    Pendant une dizaine de minutes, nous avons pu l'observer, facilement, dans une belle lumière...une situation idéale pour de belles photos...Malheureusement, la batterie de mon appareil photos est épuisée...Au moment de partir, j'ai pris le compact... dont la batterie me lâche aussi après deux photos du canal...tant pis ! Il m'en reste le souvenir ébloui !

    Dans le domaine de Carheil, à l'atmosphère si particulière, nous avons une autre chance : un homme ouvre la chapelle ...ouverte seulement un jour par an pour les visites du "patrimoine". Mais là,  il veut l'aérer,  nous invite à entrer,  et nous pouvons découvrir cette chapelle construite par Louis-Philippe, au remarquable plafond de chêne, éclairée de vitraux sortant tout droit de la manufacture de Sèvres, et ornée de tableaux de grands  artistes peintres de l'époque. Je ne peux détacher le regard d'une incroyable horloge,  toutes "tripes" à l'air, aux rouages énormes et complexes.

    Il faut renter : la lumière rasante  de cette fin d'après-midi est de plus en plus dorée, les reflets dans l'eau de plus en plus lumineux, le ciel de plus en plus imaginatif,  mêlant nuages blancs et noirs aux  éclats fulgurants des rayons du soleil déclinant...

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