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Par Capucyne le 30 Juin 2024 à 09:50
C'est un oiseau nocturne superbe et mystérieux avec sa face en cœur et son plumage qui l'a fait surnommer "la Dame blanche".
Un livre vient de sortir "du" spécialiste de la chouette effraie, Alexandre Roulin.
Il est ornithologue et professeur de biologie à l’Université de Lausanne (Suisse), il côtoie et étudie depuis plus de 40 ans la chouette effraie du point de vue écologique et évolutif.
Ce livre est coécrit avec Christine Mohr,professeur de psychologie à l’Université de Lausanne (Suisse), spécialiste de l’analyse des comportements humains et des superstitions. Elle étudie notamment les mécanismes des croyances populaires dont sont victimes les animaux sauvages et œuvre pour les déconstruire.
Souvent, je vous ai fait part de mes lectures-nature (que vous pouvez retrouver ICI ) qui mêlent avec bonheur nature et littérature.
Ici, il ne s'agit pas d'une œuvre littéraire, mais d'une approche scientifique (facile à lire !) qui nous en apprend énormément sur la chouette effraie. J'ai été un peu choquée au début : moi qui, même pour prendre une photo ne dérange jamais les oiseaux, j'ai dû me faire à l'idée que pour connaître de façon précise, les scientifiques sont quelque peu intrusifs : ils enlèvent les petits du nid pour les baguer, les mesurer (en faisant très attention de ne pas déranger, dit-il), ils font une piqûre pour analyser le sang (indolore et rapide, dit-il)...
Le but de tout cela, connaître les mœurs (les chouettes effraie sont-elles fidèles ? Les analyses de sang nous l'apprennent), la vie, les habitudes diurnes et nocturnes...,et aussi, protéger !
Je vous laisse vous faire une idée. Mais ce livre nous apprend beaucoup sur cet oiseau nocturne. La petite vidéo (courte) qui suit vous permet de rencontrer Alexandre Roulin et de le suivre dans une de ses interventions.
10 mn sur la chouette effraie !
11 commentaires -
Par Capucyne le 21 Mars 2024 à 19:37
- Quand nature rime avec littérature, voici une petite collection dont je vous ai déjà présenté quelques titres. J’adore ces récits au cœur de la nature, si bien écrits, si sensibles..
- Un nouveau vient de sortir..."Tête en l’avoir et pieds sur terre" de Noëlle Bréham
"Marcher avec" est la collection littérature nature de la Salamandre. Elle propose de cheminer en compagnie de personnalités de la littérature, de l’écologie, du sport... Chaque auteur confie ses voyages intérieurs et ses réflexions sur la nature et l’environnement dans le contexte de son itinéraire personnel.
Noëlle Bréham est journaliste, animatrice et productrice de télévision et de radio.
Elle a animé à la radio Les p’tits bateaux, ou encore Histoire de plantes avec Jean-Marie Pelt sur France Inter, et à la télévision l’émission de jardinage Silence, ça pousse !Des sentiers de forêts aux espaces dégagés de falaises et d'estrans (elle adore les estrans !) longeant l’océan, du Mont Saint Michel à la Sologne de son enfance, du cœur de Paris à Belle-île ou aux confins du Cotentin, Noëlle Bréham nous ouvre la porte de son univers, fait de souvenirs, d’imagination et de situations cocasses ou tragi-comiques. Ce livre se lit comme on déguste un bonbon (ou toute autre friandise si l'on ne déguste pas de bonbon !) : je l’ai lu en deux soirées sans pouvoir m'arrêter !
A s'offrir ou à offrir...même si on ne marche pas soi-même !!!
Un petit aperçu : " Ma génération de citadins, et encore plus celle de mes enfants, a perdu le contact avec la terre et son fonctionnement. Nos enfants ont grandi en ville comme nous, leurs parents, et une légende urbaine raconte qu'ils pensaient, petits, que les poissons étaient des êtres rectangulaires entourés de chapelure. On peut sans peine étendre cette blague aux végétaux : mon fils Hector, qui a bac plus dix, n'a su que récemment que le concombre était, comme la tomate, un légume d'été."
Un autre : " Comment me suis-je retrouvée nez à truffe un jour, enfin une nuit, avec une fouine ? Je ne sais pas, elle était là, si jolie ; au début, je me suis dit:"Mais qui est-ce ?" Comme elle ne bougeait pas, je ne bougeais pas non plus, on s'est regardées et puis c'est tout, un peu comme si on avait bu un verre ensemble, mais sans verre et sans table, sans rien en fait, . On était juste ensemble."
A voir sur salamandre.org/capucyne
Peut-être avez vous envie de revoir les autres petits volumes de la collection, pour les amoureux de nature et de littérature :
Pour aller voir: salamandre.org/capucyne
12 commentaires -
Par Capucyne le 24 Février 2024 à 20:00
Mon blog est un blog-nature, vous le savez. De temps en temps j'aime vous faire un clin d’œil avec une revue, un livre qui parlent de nature. Il est des livres techniques, pratiques, sur le jardin par exemple, il est des livres qui mêlent littérature et nature...
Ecrivain-poète, poète-philosophe, amoureux de la vie sous ses formes les plus simples, Christian Bobin , mort en novembre 2022, regarde, contemple, émerveillé et authentique...
Voici une phrase, extraite d'un hors-série du magazine "Psychologies":
Christian Bobin, le passeur de lumière
« Peu d'écrivains auront autant que lui touché la dimension poétique de la vie, qu'il a su transmettre au grand public. Car on ne sort pas indemne de la lecture de ses ouvrages, tous aussi généreux que profonds."Pascale SenkJ'ai eu envie d'extraire quelques passages de ses livres (pas un en particulier, mais tous ses livres ; j'en ai trente, mais il en a écrit deux fois plus au moins), quelques images, quelques regards sur la nature, quelques bulles de poésie, apaisée et apaisante.(Les photos qui illustrent ces extraits de textes sont les miennes)."...Les nuages comme des brouillons jetés dans la corbeille du bleu."Christian BobinLa nuit du cœurIl n'y a pas une seule faute d'orthographe dans l'écriture de la nature. Rien à corriger dans le ralenti de l'épervier au zénith, dans les anecdotes colportées à bas bruit par les fleurs de la prairie, ou dans la main du vent agitant son théâtre d'ombres.Christian BobinLa grande Vie
Sans doute ne te reverrai-je jamais.Tu ne m'as pas vu _ encore que je n 'en sois pas très sûr.Vous les animaux, vous avez une singulière façon de voir _ par vos nerfs, vos muscles, votre dos, autant que par vos yeux.Tu venais d 'atterrir de l 'autre côté de la vitre,sur l 'herbe verte du pré. Noir sur vert, et cette pâte orangée de ton bec, lumineuse comme une lampe Émile Gallé. Tiens, me suis-je dit en te voyant : du courrier. Un mot du ciel qui n 'oublie pas ses égarés. Tu es resté dix secondes devant la fenêtre. C 'était plus qu 'il n 'en fallait. Dieu faisait sa page d 'écriture, une goutte d 'encre noire tombait sur le pré. Tu étais cette tache noire avec un rien d'orangé, le grand prêtre de l 'insouciance, porteur distrait de la très bonne nouvelle : la vie est à vivre sans crainte puisque 'elle estl' inespérée qui arrive, la très souple que rien ne brise. Dix secondes, et tu as filé au ras de l 'herbe jusque dans le bois, àl 'autre bout de mes yeux. Le passage devant la fenêtred 'un ange en robe noirene m 'aurait pas mieux apaisé.Christian Bobinla grande vieDeux choses importantes sont arrivées aujourd’hui. J'ai tout de suite su qu'il n'y en aurait pas d’autres. A deux heures de l'après-midi c'était plié. Deux émerveillements c'est beaucoup pour un seul jour, non ? Le premier miracle c'était la tête du cheval brun chocolat enfoncée dans l'herbe haute noyée de boutons d'or. L'animal mangeait, éclaboussé d'or et d'émeraude. Manger est un travail sérieux. Sérieux et rêveur à la fois. J'étais si heureux de le voir. Allons, le ciel ne s'effondrerait pas encore ce jour-là puisqu'un sage à tête de cheval mâchait la lumière verte mouillée de pièces d'or.
Christian Bobin
L'homme-joie
...la neige est une enfant en robe blanche, une petite fille qui fait ses premiers pas sur terre, ...elle apparaît, elle disparaît, elle réapparaît l'année suivante et elle a toujours le même âge, elle ne vieillit pas, tu lui ressembles désormais...tu ne vieilliras plus et ton nom, jusqu’à la fin des temps, à le prononcer, fera venir sur le bout de ma langue cette fraîcheur des premiers flocons de neige, trois petits tours, deux airs de danse...
Christian Bobin
La plus que vive
Marcher dans la nature, c'est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles.Christian Bobin-La lumière du mondeJe pense à tes yeux, petit chat.Qui donc allume les yeux des bêtes et les fait si purs?Tes yeux étaient deux vitres derrière lesquellesun ange délinquant me dévisageait en silence.[...]Les animaux sont des théologiens muets.Leurs nerfs sont les cordes du ciel.[...]et c'était comme si Dieu en personne,lassé de me voir écrire,versait l'encre noire de ton pelage sur mes mots.Christian BobinLa grande vieLes vaches ruminent un poème. Mon cœur comme une boule de bowling file dans le couloir mouillé de leurs yeux.
Christian Bobin
Le muguet rouge
14 commentaires -
Par Capucyne le 27 Mai 2023 à 20:00
Voilà plusieurs livres que je vous présente de la collection "Marcher avec" des éditions Salamandre
Elle nous invite à marcher en compagnie de personnalités de la littérature, de l'écologie, du sport aussi...
.Après "Vers la beauté toujours" de Pascal Dessaint, dont le titre à lui seul nous renseigne sur le "philosophie" de la marche de l'auteur (ici), "Au pays de l'ours de Jean-Jacques Camarra", en quête, dans les paysages pyrénéens, de l'ours qu'il a étudié de longues années, "Quelques pas hors des cases " d'Edmond Beaudoin, pour lequel chaque pas fait naître des souvenirs,(les deux sont à retrouver ici) c'est "Le pouls de la terre" d'Ernst Zücher, que je viens de lire...
Comme les autres livres de cette petite collection, c'est un plaisir littéraire renouvelé, mais aussi, une réflexion profonde née de la marche, sur le lien (rompu) de l'homme à la nature, une réflexion anthropologique, philosophique de la place de l'homme dans cette nature depuis ses origines, notre évolution, le plaisir de l’auteur à retrouver ce lien en suivant les traces ouvertes par les animaux sauvages, sa communion avec les forêts, les arbres...
"Lire et déchiffrer ainsi les paysages portent la marque du sauvage, c'est pister en nous également, c'est se fondre et communier avec une partie enfouie de nos êtres, au plus profond de ce qui nous lie au reste du vivant."
"Cette magie du feu de bois en pleine nature me fascine de plus en plus. Il permet de renouer avec un élément qui nous accompagne depuis le fond des âges, au rôle si crucial dans l'évolution humaine. L'ancien mythe grec de Prométhée illustre de façon dramatique à quel point le feu est lié à la liberté de l'humain...Faire et vivre un feu de bois constitue un retour à l'élémentaire, à l'immédiateté et à la lenteur, tout comme l'offre un retour à la marche à pied.
Un livre qui aide à se "connecter "avec soi-même, avec la nature dont nous sommes issus...Un vrai beau et bon livre !
25 commentaires -
Par Capucyne le 30 Mars 2023 à 21:01
Mon blog étant dédié à la nature, j'aime bien vous faire part de mes lectures "nature" !
Je viens de terminer ces deux livres qui ont en commun de nous livrer des souvenirs, des observations et une réflexion sur notre condition humaine.
Quand j'ai vu le titre du livre de Jean-Jacques Camarra, "Au pays de l’ours", je me suis jetée dessus en me pourléchant les babines ! Au même titre que le loup, l'ours a beaucoup fait parler de lui, et je me régalais d'en apprendre plus sur cet animal,sa vie, ses mœurs... j'ai mal lu le titre ! L'auteur , qui a passé plusieurs décennies à observer l'ours brun et à lutter pour sa préservation, nous parle surtout du "pays de l'ours", de ces Pyrénées où il le revoit et l'imagine à chaque coin de forêt ou de sentier. L’ours brun n'est plus très présent et l'on sent la nostalgie de l'écrivain. Lors d'un séjour solitaire dans ce coin des Pyrénées où il a retapé une vieille maison, pendant le confinement de mars à mai 2020, il nous parle de son engagement, il fait une sorte de journal parallèle à 30 ans de distance, entre ses "carnets Papillon" de l'époque et ses observations actuelles...
C'est un livre très bien écrit (j'aime la belle écriture !), d'observations, de souvenirs , et une réflexion sur l'évolution de notre société face au monde rural et à la nature.
https://boutique.salamandre.org/au-pays-de-l-ours.pdt-1252/
"23 avril. Les chants d’oiseaux m'accompagnent dès le lever du jour. En quelques minutes, ils submergent l'espace, fusent de tous les arbres, arbustes et buissons. Du vieux merisier s'échappent les mélodies des merles, fauvettes et mésanges. Chacune sur un rythme précis mais sans chef d’orchestre et dans une cacophonie des plus naturelles."
Edmond Baudoin est écrivain , mais aussi dessinateur, auteur de BD... Il marche, dans les Alpes, et chaque pas lui est souvenance, lien entre les chemins qu'il parcourt et les fils de son existence.
C'est ici encore de la "belle plume", poétique souvent...
"je ne peux pas passer en ces lieux sans une certaine mélancolie. J'entends nos rires enfantins. Celui de Piéro égrenait un chapelet de perles, elles rebondissent encore, comme rebondissaient les pignes. Les noires dépouilles des pins subsistent encore, elles n'en finissent pas, telles des allumettes brûlées, de se décomposer sur les pentes de la montagne."
Il parle aussi de ses peurs, de ses flirts avec la mort face à des dangers rencontrés en montagne et aux quatre coins du monde. Mais c'est la confrontation avec d’autres destins humains qui peut se révéler la plus fatale....
:“ On s’obstine à nier la réalité, on mange, on dépense, on bouge dans du virtuel, comme des canards qui courent encore alors qu’on leur a coupé la tête ".
https://boutique.salamandre.org/quelques-pas-hors-des-cases.pdt-1331/
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