Comme la rose du petit Prince, elle "n'en finissait pas de se préparer à être belle, à l'abri de sa chambre verte...Elle s'habillait lentement, elle ajustait  un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute frippée comme les coquelicots."

Et puis, peut-être cette pluie répétée la dérangeait-elle dans ses préparatifs secrets. Dame, c'est une chose de s'ouvrir au milieu de l'hiver, c'en est une autre de se faire détremper au moment où l'on met enfin ses joues dehors !

Ses boutons roses restaient obstinément fermés. Elle me faisait languir ! Venue du Vieux Clos, elle portait en elle la promesse d'une fleur double rose foncé...Mais comment savoir avec les hellébores ? Il suffit que la poudre de pollen d'une  fleur d'une autre couleur vienne féconder la fleur que l'on convoite pour chambouler l'apparence  du rejeton que l'on espère !

Rose foncé, le bouton l'était cependant . Et un beau marin, le 7 février...la belle du Vieux Clos s'est enfin dévoilée ! Elle a rempli les promesses de sa mère : double, rose foncé !

 Mais, mais, mais...

dans un autre coin du jardin, mon "orpheline" du printemps dernier faisait, elle aussi, en meme temps,  ses préparatifs de sortie, avec la même lenteur et la même langueur...Et, ô miracle, ce matin du 7 février, l'orpheline a elle aussi dévoilé ses spendeurs.

.Et là, j'ai eu beau aller de l'une à l'autre, leur redresser la tête pour les regarder dans les yeux (les hellébores sont timides et gardent souvent le cou ployé!), aucun doute, la même corolle au double rang de pétales un peu pointus, le même coloris rose soutenu...L'orpheline a t-elle trouvé une petite soeur ?!!! Mais non ! quelle subtilité dans les coloris ! Mon orpheline est rose picoté, l'hellébore du Vieux Clos a un coloris plus diffus sur les pétales...Ce n'est donc pas la même exactement ! Je suis ravie de ces deux magnifiques fleurs !

Du côté des autres timides de ma collection, "frou-frou" continue sa floraison contre vents et marées ( c'est le cas de le dire en ces jours de tempête !) et voici une petite nouvelle, rejeton de ma blanche picotée, replantée il y a deux ans, et qui fait sa première floraison, identique à sa maman !

Cet article fait suite à : Du côté des hellébores

- Jusqu'à l'hiver dernier, deux hellébores fleurissaient sagement au mois de mars dans le jardin. Venues du jardin de ma mère, elles étaient un peu paresseuses, mais fidèles chaque année :

une rose subtile et simple, une blanche ponctuée de petits points, deux hellébores qui ne se pressent pas de fleurir  et qui sont plus des" roses de Pâques" que des "roses de Noël"!

mars 2013

Cette année, influencées par la fièvre printannière qui s'est emparée du jardin, elles sortent (oh, à peine !) leurs boutons de terre.

- Au printemps dernier, j'avais découvert trois petites nouvelles : une "pink frost" (rebaptisée "petite gelée du matin rose"), une pauvre orpheline esseulée en jardinerie, et une autre , que je ne vous ai pas présentée, baptisée "frou-frou" à cause de ses jupons affriolants.

Si la "gelée du matin" tarde à vouloir donner des fleurs,

"frou-frou, précoce, est déjà fleurie,

tandis que l'orpheline est en boutons.

Pour compléter la folie helléborienne qui s'est emparée de moi l'an dernier, j'avais rapporté des Pyrénées une hellébore sauvage, l'hellébore fétide, en belles.. feuilles pour l'instant !

- cette année, deux petites nouvelles s'ajoutent à la collection : une blanche toute simple (niger), qui rosit délicieusement au cours de sa floraison, fleurie depuis avant Noël (mais c'est de la triche : elle était déjà fleurie quand je l'ai achetée !!!

...et, venue du Vieux Clos , une surprise en boutons : une surprise car, si j'ai "louché" sur une hellébore double rouge de chez Sylvaine, personne ne peut savoir si la fille tiendra les promesses de sa mère, puisque le père est inconnu  ! C'est le suspense donc !

  A suivre !

Dernier baiser de l'hortensia avant l'hiver...

Dimanche 17 novembre, 8 h 30

Ce matin, un ciel gris, lourd et bas étend sa chape sur le jardin.

Une bise glaciale flirte avec les feuilles mortes.

La pluie des trois dernières semaines a eu raison des stars de l'automne, dahlias, asters et cosmos. Pourtant, quelques fleurs irréductibles affrontent encore la pluie et les premiers froids.

Quelques cyclamen, gaillardes, camomilles mettent ça et là leurs dernières touches de couleurs.

(clic sur les photos pour les agrabdir)

Au potager, si les oeillets d'Inde commencent à songer au repos éternel, la capucine qui se cache derrière ses larges feuilles (qui agrémentent mes salades !)  fait de l'oeil à l'oeil bleu de la bourrache, plus pétillant que jamais !  Ses étoiles bleues ont l'air de vouloir rivaliser avec la future étoile de Bethléem !

(clic sur le photos pour les agrandir)

Etoiles pour étoiles, la palme revient à celles des sanvitalia : fleuries sans interruption depuis avril, elles ne se laisseront abattre que par le gel.

La véronique se croit encore en été, mais la plus surprenante est cette rose trémière encore en fleurs devant la fenêtre !

Et bien sûr, depuis qu'un poète* a prétendu qu' "une rose d'automne est plus qu'une autre exquise", elles font des efforts, les reines de mai,  pour ne pas être en-dessous de cette réputation et s'essaient encore à de timides boutons ; je n'irai pas jusqu'à les trouver plus exquis  qu'en été, mais touchants, sûrement...

(clic sur les photos pour les agrandir)

Et...en bonus, cette fleur dont j'ignore le nom, qui ressemble aux orchidées de jardin mais qui fleurit en ce moment, discrètement, dans le petit coin "sous-bois"...

*Agrippa d'Aubigné

La spirale de la bruyère