Je vous avais promis la suite de mon bouquet, pour ceux et celles qui n'ont pas de jardin. Je me suis laissé distraire par les mésanges tricoteuses. C'est qu'il s'en passe des choses en ce moment, j'ai du mal à suivre !

Après les bleues, les charbonnières, les mésanges huppées se mettent au tricot !

C'est que la nature s'amuse bien : après nous avoir mélangé les saisons, fait une impasse sur l'hiver et nous avoir balancé un petit coup d'été avant une touche d'hiver (tiens, il y a longtemps qu'on l'avait oublié celui-là !), elle nous lance pêle-mêle tout ce qu'elle a comme fleurs ...de mars, d’avril, de mai, tout cela en même temps, comme si elle disait : "et bien débrouillez-vous maintenant" ! (plus un petit virus pour faire bonne mesure)

Et voilà les pauvres fleurs sans dessus-dessous : les ficaires avec les tulipes, les pâquerettes avec les iris, une marguerite de mai déjà ouverte, les fleurs de fraisiers en février, les bourdons avec les flocons.....

Je ne sais plus où donner de  la fleur ! Je vous ai livré les jaunes, les roses...mais j'ai oublié la corête et ses pompons-poussin-de-Pâques !

...et les tulipes botaniques qui mêlent le jaune et le rose...

Pour continuer mon bouquet, voici le côté "fleur-bleue" du jardin, bleue vraiment bleue, comme le sauvage Pentaglotis (que je suis obligée de canaliser !) et la douceur du myosotis ensauvagé:

Elle aussi, d'un beau bleu étoilé, la sauvage bourrache ne se pose pas de question : elle fleurit tout le temps ! C'est dire si les abeilles et coccinelles qui se réveillent d l’hiver sont contentes de la trouver, fidèle au poste !

Bouquet bleu, bouquet blanc, rouge ?

Pour faire la transition avec le blanc :

Une petite sauvage que j'aime particulièrement : la ravissante, délicate, raffinée, étoilée Stellaire...Chez moi, elle a tous les droits, même  celui de faire une grosse grosse touffe dans le potager...Une merveille qui fleurit en abondance au bord des chemins en ce moment.

L'étau se resserre...pas plus d'une heure dehors...si vous avez besoin de marcher, et bien...vous pouvez faire comme les vaches  : elles ont dû avoir vent de la chose car je les ai vues faire leur petit galop journalier, à la queue leu leu dans le pré derrière chez moi...ce sont des génisses, alors, un peu fofolles, elles ont besoin de bouger ...

Je regarde les vaches, pour ne pas devenir chèvre...On a beau aimer la solitude, six semaines (c'est bien ce qui est prévu ?) sans voir personne ni parler à personne, ça vous trempe le caractère, surtout si, en plus, pas question de sortir sauf pour faire un petit tour, comme les  chiens...

Fermés les bords de Loire, de l'Erdre, du Gesvres, de la Chézine et du Cens...fermée la nature...Reste le jardin...

Alors, en cadeau à ceux qui n'en ont pas, de jardin, voici un bouquet de fleurs du mien , un bouquet de photos, un bouquet de jardin...

 Un coup d’œil derrière...mais ce que l'on ne voit pas sur la photo, ou pas très bien, c'est le moelleux tapis des ficaires parsemé de pâquerettes...

les primevères sauvages sont fleuries dans tous les coins, à leur guise, à leur aise...alors que déjà une grand partie des narcisses est défleurie...

                    ...et un  gros bonbon rose derrière, c'est l'azalée...

C'est la fin des hellébores , mais certaines gardent encore la fraîcheur de leur robe

J'avais déjà remarqué que les abeilles charpentières adoraient les fleurs roses : l'été elles  ne quittent pas les pois de senteur sauvages. En ce moment, elles sont irrésistiblement attirées par le lamier...rose !

...tandis que les aurores sont des inconditionnels de  la monnaie du pape ...dont la couleur n'est pas vraiment en harmonie avec leur livrée...mais c'est ça qu'ils aiment, alors...les goûts et les couleurs...!

Quant à aux ostéospernum ,près de la porte, ils ont un peu tendance à entrer dans la maison !

Et les rouges, les blanches, les  bleues...? le bouquet n'est pas terminé, mais...le confinement non plus, alors...

Oui, il y a pire...j'ai une pensée pour ceux qui sont en appartement, en ville...

Il y eut un long long long automne, un automne de vent et de pluie, et puis, il y a deux jours, il y eut un printemps, un printemps de deux jours...

Et maintenant, peut-être l'hiver arrive-t-il...

J'avais écrit deux articles "Qui eût cru qu'en février"...devant la perte de tête de certaines plantes face au climat actuel.

Voilà que mes fraisiers perdent eux aussi la tête ! (ils sont en plein air ; je devrais dire "en plein vent"!

Ces photos ont été prises le 26 février...Mais je doute fort d'avoir des fraises d'ici peu : il pleut, il vente, il fait doux, il fait frais...je crois que les plantes vont s'épuiser à ce petit jeu, sans rien donner !

 Devant ce délire, devant le jardin tout fleuri, l’azalée décide de ne pas être en reste...

...tandis que les tulipes, avec un bon mois d'avance, se disent "pourquoi pas nous?"

 Je crois que les Ostéeospermum ne se sont pas reposés de l’hiver, fleur après fleur, à petites doses, certes, mais avec persistance !"Dans ce cas, pourquoi pas", se disent les soucis !

"Œil  bleu pour œil bleu, si le myosotis se lance, pourquoi pas nous" disent les pervenches qui , cachées sous le sous-bois, font déjà des essais depuis un mois !!!

Les bilbergias sont couverts de boue, les pensées ne valent guère mieux, mais tant pis !

 Les  perce-neige et les crocus sont déjà défleuris, les camélias font rouille mine, et la folle   spirée se lance dans sa production de pompons blancs, bien avant l'heure, imitée en rose par la  véronique et en jaune par les mahonias et la coronille  !

 Mais le  pire, le pire, c'est la folie des iris : certains sont fleuris alors que les autres n'ont pas encore sorti de tige florale ! Ceux là sont fous et ceux-ci sont normaux, ils attendront avril !

Je pourrais me réjouir de voir le jardin si multicolore en hiver...Mais non, cela m'attriste de constater le dérèglement de la vie et l'insouciance humaine !