Elles avaient tendu quelques tentacules prudentes au début de l'année, optimistes devant les températures follement printanières...quelques violettes, pâquerettes, qui ont vite déchanté devant l'arrivée de l’hiver, et qui sont prudemment rentrées dans leurs coquilles !

Depuis deux semaines, entre pluies, vent, gelées...(mais pas de neige, hélas !), le jardin est passé en mode "confit"...rosaces avachies, ramollies, feuilles recroquevillées, les plantes se font toutes petites !

Les agapanthes se sont transformées en une sorte de blancs de poireaux trop cuits, les arums se sont liquéfiés, le reste se crispe et essaie de passer inaperçu devant les morsures du froid...pourtant pas très froid, mais dame ! le jardin avait perdu l'habitude de températures négatives pendant dix ou quinze jours ! Quelques couettes de feuilles mortes protègent le sommeil du jardin...

Pourtant, il y a une exception: pluie, vent, gel, n'ont pas altéré l'optimisme des hellébores. Ce sont les seules à être prêtes à fleurir, ,quelque soit le temps... Elles sont toutes en boutons, et quand la fleur va éclore, elles vont, comme d'habitude, pencher la tête sous les bourrasques et le froid...m’obligeant à des contorsions si je veux les admirer (ou les photographier ! Je songe sérieusement à planter les hellébores en jardin suspendu !!!

Ah si ! Il y a encore une plante qui me fait l'honneur de fleurir...mais à la maison, cette fois, c'est le "cactus de Noël", le Schlumbergera... Mais là, mystère...Sur les trois , que j'ai rentrés en même temps, seul celui-ci est fleuri, sous l’œil vigilant de Mister Siam...Les autres ne sont même pas en boutons...

Il fait doux, la pluie alterne avec un doux soleil rasant...alors, cela donne envie à certaines fleurs du jardin de prolonger l'été, un peu, même alanguies et déjà presque défleuries...

 ... touches un peu fatiguées de vieux rose, hortensias et sedum,

ou au contraires bien vaillantes de certaines roses (ici "the fairy) ou de la tanaisie...

Certaines attendent très tard pour fleurir et se font désirer. C'est le cas du Caryopteris dont le contraste vert clair violet tendre me surprend toujours.

C'est aussi le grand moment de gloire des petits cyclamen et de l’amour en cage ! Quoique, cette année, les cyclamen se soient fait discrets, non pas en tapis comme les autres années, mais en touffes plus confidentielles... Ils ont eu à subir la gourmandise des campagnols et leur ardeur s'en est trouvée bien refroidie !

Les arbustes à baies fourniront leurs petits fruits rouges ou roses aux oiseaux cet hiver

Tout petit, le cotonéaster s'enorgueillit de ses toutes nouvelles boules rouges, la symphorine se mêle à la sauge rouge et mon petit fusain  gonfle ses bonnets roses au soleil.

le Choysia a perdu la tête, se croit au printemps ou en été, je ne sais pas, mais il est résolument et complètement fleuri !

...et surprise !!! L'Abutilon, le "drapeau belge", qui végète depuis le début, que j'ai changé de place (sans résultat), qui boude et ne fleurit jamais ...vient de se réveiller de sa léthargie et a fait UNE fleur !(peut-être deux !!!)

Débarrassée des couvreurs, mais non d'une palette ayant contenu des ardoises, assez haute (60 cms), j'ai envie de faire l’expérience de la transformer en petit jardin haut... Pleine de zèle créateur et d'enthousiasme, , j'ai rempli le fond avec des brindilles mêlées de terreau, pommes de pin etc...que je suis allée vaillamment chercher dans le bois et...je me suis fait une tendinite qui n'a même pas douché mon enthousiasme ! J'y ai planté seize fraisiers et il me reste la place pour des poivrons et tomates au printemps... c'est du bois non traité,et les spécialistes du bricolage peuvent me conseiller : lasure ? vernis ?

 Et tenez, puisque nous parlons future récolte (j'espère !), en attendant j'ai récolté ces jours-ci deux poivrons (les poivrons ont la fâcheuse tendance à se réveiller maintenant, et il y a encore cinq petits poivrons verts qui narguent la saison)... Quant aux tomates, je crois vraiment que cette fois, c'est la dernière !!! et j'oubliais, la semaine dernière , j'ai mangé cinq fraises...absolument divines ! Pour parodier Agrippa d' Aubigné, je pourrais dire qu"une fraise d'automne est plus qu'une autre exquise" !

Il y a longtemps que je n'ai pas parlé du jardin, ...et pour cause !

Depuis cet été, il a quelque peu souffert. Transformé en août en paillasson extra-sec, revêtu presque uniformément de beige depuis la pointe des herbes jusqu'à la terre qui affleurait, il criait sa soif !

Pour couronner le tout, il a subi des travaux sur la toiture de la maison et s'est vu envahi d'ardoises, de morceaux de bois, de mousse d'isolation, d’agrafes et de pointes dans ses moindres recoins, il s'est vu piétiner jusqu'à devenir terre battue...et je ne parle pas des cannettes de bière, mégots  et autres accessoires...j'ai dû batailler tout septembre pour que les quelques malheureuses fleurs qui survivaient ne soient pas ensevelies, cassées, malmenées...bref, mon pauvre jardin , sous le beau soleil de septembre me donnait envie de pleurer...

Et puis...la pluie est arrivée, la terre battue redevient verte peu à peu, les fleurs se sont ébrouées.

..J'ai, dans mon désarroi, laissé passer la floraison des grands asters roses, des balsamines... La Toussant est arrivée et je me suis ressaisie, ressaisie aussi de l'appareil photo, j'ai recommencé à regarder le jardin, non sans aller à la pêche, journellement, aux agrafes, morceaux d'ardoises, bouts de mousse accrochée aux branches......

En fin de floraison, in extremis, les derniers asters violets, la touffe presque défleurie du nuage des petits blancs.

Les sauges, qui se faisaient tirer l'oreille , revivent sous la pluie !

Les gros dahlias ont décidément souffert et refleurissent, mais sans beaucoup de conviction...

...tandis que ceux-ci semblent contents de leur sort !

Mes cosmos reviennent de très loin,sauvés à plusieurs reprises du zèle expansif des couvreurs...!

Avec les cosmos, ceux qui ont le mieux résisté à la sécheresse et...aux couvreurs, ce sont les zinnias, qui presque moribonds fin août, ont refait une seconde floraison

...les zinnias et les œillets d'Inde, les tagètes, qui, s’ils sont fragiles au printemps devant les limaces, s'avèrent très solides une fois tirés d'affaire !

C'est vrai qu'il a fait doux, chaud même et je m'étonne, en faisant le tour du jardin, du nombre de fleurs qui l'éclairent de leurs taches de lumière en ce début novembre ! Car ce n'est pas fini, mais...la suite au prochain article !

 Au jardin de devant, pour tenir compagnie au tout nouveau petit pêcher de vigne, une touffe de tulipes...

L'ostéospermum n'en fait qu'à sa tête : j'ai beau le tailler, il veut absolument rentrer à la maison...mais qui peut lui en vouloir ?

Dans l'allée, sur le côté, en attendant la floraison des hortensias, la monnaie du pape nous fait une haie d'honneur...

Des touffes rose-mauve qui s'ébattent un peu partout , derrière la terrasse...

et jouent avec les tulipes.

et le rose plus "bonbon" de l'azalée.

Au fond, près de la haie, la monnaie du pape, comme un leitmotiv joue avec les délicieuses stellaires

et ose le contraste acidulé avec l'euphorbe !

Tout se mêle en un joyeux mélange dans la composition duquel je n'ai pris aucune part ! Ce sont les surprises du jardin !

Le jardin commence à être beau. Oh, pas de façon spectaculaire, non ! Pas de foisonnement de verdure et de couleurs. elles attendront la fin du mois de mars, ou avril, pas d’exubérance, mais des frémissements de pousses, de vert, de petites têtes qui pointent ici et là...

Et , à travers ce frémissement...

...les primevères se frayent un chemin. Peu à peu d'ailleurs, d'année en année, mine de rien, discrètement tout le long de l'année, elles se préparent au printemps ! Ce sont mes préférées ! Je les préfère, et de loin, à leurs fantaisistes cousines de jardinerie !

Lorsque j'étais arrivée dans cette maison, se trouvaient justement dans le jardin quelques pieds de ces primevères de jardinerie, rose framboise , et dont la tige portrait plusieurs fleurs. Peu à peu, elles ont disparu car ...elles se sont mariées à mes sauvages , qui leur ont rendu une tige "normale" et ont changé leur couleur foncée de framboise bien mûre en un rose plus "fraise", plus clair...

Paresseusement, dans le coin où j'ai "lâché", d'année en année, les bulbes que l'on m'offrait, les jacinthes font leur nid...

 Encore plus discrètes, les violettes pointent le bout de leur nez depuis un mois déjà...

 Discrétion et couleur qu'elles partagent avec les muscaris...

Les petites

et les incontournables grosses jonquilles lampions du jardin !

Les narcisses, plus "chochottes", se piquent de fantaisie dans les couleurs et les formes (cliquez sur les photos pour les voir en grand)

Et là, dans un endroit improbable, la lumière du souci ! Les soucis, c'est comme ça, on ne les choisit pas, ils sortent quand ils veulent, où ils veulent....!