Ne te cache pas derrière la fougère, Titi, je t'ai vu !

"Ils sont toujours là ces coeurs rouges qui m'énervent ? (voir :  Rivalité...fiction)

Capucyne ! Tu vas les laisser longtemps encore ? Remarque, ils sont moches et tout pourris à cause de la pluie...Bien fait  !"

"Quoique...finalement...avez-vous remarqué que ça me fait une auréole...?"

"Je me plais bien comme ça ! Je vais garder la pose pendant que le blog se met en pause !"

Pour ceux qui se posent des questions, une nouvelle page vient d'être créée : Faut-il nourrir les oiseaux ?

Les matins sont devenus blancs, les matins sont devenus gelés...J'ai commencé à donner quelques friandises aux oiseaux du jardin. Oh, pas beaucoup encore! Juste une boule de graisse - allez, deux - et quelques graines de tournesol. 

Titi, tout content malgré le vent frisquet qui l'ébouriffe, semble penser: "tu as enfin compris qu'il ne fallait pas laisser pendouiller les boules de  graisse ! Je ne suis pas acrobate, moi ! Le trapèze, c'est bon pour ces chipies de mésanges !

Comme ça, bien calée, c'est bien ! T'en souviendras-tu ?"

"Je déteste le jardin de Capucyne en automne ! Vous avez vu cette profusion de plastrons orangés ? A chaque fois que je viens dans le jardin, mon coeur s'emballe et je sens que je frôle la crise cardiaque ! Qu'est-ce que c'est que tous ces coeurs  rouges ??? C'est de la provocation pure et simple : tout le monde sait que le rouge-gorge a un territoire qu'il défend contre les intrus, où il trouve sa nourriture (et le calme nécessaire à son tempérament solitaire)...

Et là ! Qu'est-ce que je vois ? Non pas un, mais dix, mais vingt, mais une ribambelle de plastrons rouges qui semblent me narguer ! Mon sang ne fait qu'un tour...je ne sais plus où donner de la plume...je fonce, tout hérissé,  pour défendre mon jardin...

Je m'y laisse prendre à chaque fois, c'est plus fort que moi ! Pour peu qu'un brin de vent fasse remuer les malotrus, je m'emballe,  je transpire.....je suis le Don Quichotte du jardin, le grand pourfendeur des physalis car...vus de près,  ces rivaux détestés ne sont de des parodies de plastrons rougegorgiens, de grotesques contrefaçons ! Et Capucyne qui les appelle les "amours" ! Et moi alors ?

Vivement la pluie, le vent , la grêle qui va noircir, arracher , déchirer tous ces poseurs  et me rendre - enfin - mon jardin."

                                                                                                                                                                                         ...................................................................................................Titi

Tout le long de l'année, le rouge-gorge est un des oiseaux les plus assidus et les plus reconnaissables au jardin. Comme c'est un oiseau très "territorial" et solitaire, chaque jardin a son rouge-gorge et chaque rouge-gorge son jardin... Mais, mon Titi familier, suis-je bien sure qu'il n' a pas changé au cours des années ? Non bien sûr!

Les choses sont un peu complexes : l'espérance moyenne de vie du rouge-gorge est de deux ans, même si certains (15 % d'entre eux ) vivent cinq ans, et si l'on a signalé des cas de longévité de  dix ou onze ans....!

De plus, le rouge-gorge est un migrateur partiel : s'il ne bouge guère sur la façade atlantique, la région accueille l'hiver des petits migrateurs venus de l'Europe du nord, à partir de septembre-octobre. Les jeunes migrent plus volontiers que les rouges-gorges plus âgés.

Les rouges-gorges qui arrivent en automne doivent se trouver un teritoire pour l'hiver...

Celui-ci est nouveau au jardin: je le reconnais à sa tache noire sur la joue... c'est un rouge-gorge de l'automne...

L'hiver se réveillerait-il? Depuis hier le jardin est blanc de givre, les plantes font la tête et les oiseaux virevoltent un peu partout!

Le thermomètre annonce - 4°., - 5°..L'eau des oiseaux est gelée.

Je sors sur la terrasse, une coupelle à la main.

Un  "Frffttt" furtif derrière moi... je ne l'ai pas vu, mais je sais que c'est Titi. il est là, dans le cotoneaster dont toutes les boules rouges ont été pillées...(Les oiseaux dans le cotoneaster )

Il me regarde, immobile...je lui parle tout en installant la coupelle dans la mangeroire. Il penche la tête, gonfle ses plumes..

"Dépêche-toi ! Il fait froid ce matin !"

Tout en boule, il a l'air d'un pompon...

Je rentre et j'observe derrière la vitre. il est déjà là, prudent cependant...Il observe. Je ne connais pas d'oiseau plus observateur que le rouge-gorge : son tempérament solitaire l'incite à se rendre compte par lui-même; il ne peut pas , comme les mésanges, se fier à l'observation du groupe pour assurer sa sécurité...

Rassuré, vite, il s'empare d'une miette... Ce matin, le petit déjeuner est le bienvenu...!