Il est des randonnées plus difficile, comme celle des lacs d'Ayous (article précédent) ; celle-ci est une plus douce, mais ce fut l'une des mes préférées, un cheminement bucolique qui conduit à un petit bijou, le col de Peyrelure, à la frontière espagnole.

Le sentier, joli, fleuri, monte jusqu'à une cabane de  berger : si l'on se retourne, l'on peut guetter les isards sur le versant d'en face...

(Ah, les isards !  nous avons pique-niqué face à eux dans le vallon de la cabane de Chérue, au milieu des sifflements des marmottes !)

En arrivant à la cabane , la pente s'adoucit et le chemin devient presque balade au milieu d'un vallon désert, joue à saute-moutons avec le ruisseau et nous conduit, en s'élargissant au milieu des iris bleus (là aussi), jusqu'à une sorte d'étang sous l’œil intéressé des vaches (enfin de la visite !)

C'est la frontière espagnole...et je rêve de contrebandiers qui avaient beau jeu de la franchir discrètement il y a quelques dizaines d'années...

Les guides de randonnées le proclament : il y a deux "randos" incontournables dans la région : le tour du Pic du midi d'Ossau et le tour des lacs c'Ayous, qui flirte aussi avec ce même pic du midi d'Ossau.

Malheureusement, malgré leur longueur (elles sont classées "noires" dans les guides), elles attirent une foule de randonneurs ! Contrairement au col de Aas de Bielle où c'est le calme parfait parmi les iris (voir article précédent), le chemin ressemble un peu aux Champs Elyséers en période de Noël !!! Mais...mais... ce sont de  vraies randos de cartes postales ! Je vous emmène faire le tour des lacs d'Ayous, où un paysage différent se dévoile à chaque détour de sentier ! Mais elle est un peu longue, vous voilà prévenus !

..et après un autre petit lac, le lac de Miey, on atteint le  lac Gentau, sous l'oeil toujours présent du pic du Midi d'Ossau, au pied du refuge d'Ayous...Il commence à faire faim, mais la montée n'est pas finie !

La descente jusqu'au lac, raide et dans la pierraille me semble interminable...et c'est avec soulagement que j’atteins le vallon par lequel il faut revenir avant de longer à nouveau le lac de Bious-Artigues que nous avons laissé le matin...

En se retournant, on se dit, un peu fier, "c'est là-haut que nous étions !"

Deux semaines dans la vallée d'Ossau, deux semaines de randonnées fleuries ! Les fleurs de l'été pyrénéen, ravies des pluies régulières qui font enrager les habitants (!) ont paré tous les chemins, les pâturages, les sous-bois...

lac de Bious-Artigues

  Et ce furent d'autres vallons bleus : celui-ci par exemple, en montant d'en-dessous du lac de Bious-Artigues jusqu'au col d'Aas de Bielle, 9oom de dénivelée, au sortir de la forêt, un long cheminement dans les iris mêlés aux chardons bleus.

 Un bleu iris assorti...parfois, au bleu du ciel et des lacs...

avant d'arriver au col...

Fin avril, je trouve les Pyrénées très "fleur bleue" ! Du bleu gentiane , plus bleu que bleu , au camaïeu des anémones hépatiques, en passant par cette fleur dont je ne connais pas le nom et devant laquelle je reste en extase, les taches azurées ponctuent les chemins pyrénéens...

gentiane

anémone hépatique

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Fleurs familières ou belles inconnues...

Fleurs des ruisseaux ou des hauteurs plus arides, fleurs des chemins de sous-bois ou balayées par le vent, même les fleurs connues prennent là-haut une teinte plus soutenue , comme si le vent et le froid leur donnait bonne mine !

géranium sauvage

Près de la turbulence du torrent ou dans l’aridité du haut-plateau...

cardamine et...populage ?D

carline

De "fleur bleue", les chemins deviennent multicolores

coucou

Même les fleurs se mettent au vert ! Les euphorbes jettent des taches acidulées le long des chemins et les hellébores brillent de leurs derniers feux... verts !

euphorbe

hellébore

hellébore

orchidée.

Un an après, retour au pays Toy ! Cette randonnée superbe, il fallait bien la refaire une seconde fois, sous un beau soleil qui fait un peu oublier comme cette région devait être isolée avant la création de la "route" qui longe ce long défilé entre pierrefitte  et Luz-Saint Sauveur.

Au XIV siècle, les comtes de Bigorre ont renoncé à toute autorité sur cette région qui a, dès lors,  vécu en autarcie .

 . La communauté de villages libres s'organisait : en témoigne cette succession de  petits moulins sur le cours du  petit torrent à Sazos

Nous quittons Sazos pour le village plus perché de Grust dont nous ne nous lassons pas de grimper les ruelles empierrées et d'admirer la vue magnifique qu'elles nous offrent sur le paysage montagnard, Ruelles difficiles, petits jardins accrochés à la pente...

Nous quittons Grust à regret pour faire la traversée qui nous mène, par la forêt ou à flanc de montagne,, au troisième village, celui de Viscos

...où je retrouve ma copine la grenouille de la fontaine !

Une longue traversée nous ramène à Sazos; au bord du chemin, se nourrissant de ronces, nous guettent de vraies "chèvres pyrénéennes ". Une bergère du village s'efforce de sauvegarder cette race ancienne originaire des pyrénées, tandis qu'un berger qui s'occupe des moutons au pâturage avant de les monter à l'estive nous fait le plaisir d'une longue conversation sur la laine pyrénéenne de moins en moins recherchée par les fabricants de textile, qui préfèrent le synthétique ou qui font venir la laine toute prête...d'ailleurs...