Samedi, dans une prairie au bord du Gesvres où je viens de repérer trois  rosés des prés, un petit papillon bleu me passe effrontément sous le nez! Au-dessus de fleurs de trèfle et des ombellifères, c'est la ronde des papillons au soleil ! On pourrait se croire en plein été!
Ce petit bleu, délicatement festonné de blanc et de noir, un azuré de la sarriette (?), se pose longuement au soleil, accompagné de cet autre azuré ( des "anthyllides" ou des "mouillères"?) au dessus des ailes d'un suave bleu teinté de beige et ponctué de noir. On peut les observer jusqu'en août ou septembre! La douceur de ce début octobre explique sans doute leur présence!



Moins rares à cette période de l'année, les cuivrés communs sont nombreux!
Comme ils peuvent faire jusqu'à six pontes par an, c'est peut-être la dernière génération qui me laisse faire son portrait (presque ) sans problème!

Pour fêter l'arrivée de l'automne et puisqu'il en porte en quelque sorte la livrée, ce papillon "tircis"est venu compléter la palette de bruns et de jaunes en butinant une pomme blette tombée dans l'herbe avec les premières jonchées de feuilles de bouleau...
Je ne savais pas que les papillons, ces purs esprits, se nourrissaient aussi de fruits !

 Sa tenue n'est pas des plus gaies ! Cet habit de "Demi- deuil", élégant mais un peu austère lui permet  presque de passer inaperçu dans les broussailles...




Foin des demi - mesures ! Celui-ci a revêtu sa livrée de grand deuil : est- ce un ..".némusien" ?? Ou bien plutôt, comme le suggère Nadb, (et je le pense aussi ) un "grand nègre des bois"?

Les "écailles chinées"sont revenues !
C'est un papillon de nuit : du moins veut-il le faire croire lorsqu'il se pose , ailes pliées, noires, sagement rayées de blanc...
Mais il adore butiner la menthe du jardin en plein soleil et étaler au grand jour le rouge - toxique !- de ses ailes , pour dissuader les prédateurs éventuels de venir y goûter!
 Ce papillon est un "univoltin": il ne "produit" qu'une génération par an . Sa période d'apparition est donc relativement courte.

Zygène de la Filipendule...

Je crois qu'il faudrait remonter loin dans les arbres généalogiques pour trouver un prénom pareil...Zygène... !
Ce papillon, tout petit et tout léger s'appelle bel et bien "Zygène", et même "Zygène de la Filipendule" ! Oui !
Un nom pareil, si long, à consonance si vieille France  pour un si petit papillon ? Oui ! 
Bien sûr, il y a des papillons plus grands, plus beaux, plus colorés, mais celui-ci en impose par la noblesse, non seulement de son nom, mais de son allure, délicate et racée !
Je l'ai rencontré en Savoie, délicatement posé sur une scabieuse, parmi les graminées...

Mais,...celui  qui y goûte...en meurt ! Ce délicieux papillon cache de l'arsenic dans sa robe rouge...!!!