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Par Capucyne le 8 Juin 2017 à 09:09
De plus en plus, les trottoirs bien propres, bien nets, bien vides, perdent du terrain .Les communes renoncent de plus en plus aux bordures de routes rasées où pas une herbe folle n'a droit de cité.
Elles renoncent peu à peu au désherbant drastique qui éradique le moindre malheureux brin d'herbe, et certaines distribuent des graines pour coloniser les trottoirs, cette mince bande qui a échappé au bitume, le long des maisons.
Les trottoirs s'humanisent, et c'est tant mieux, même s'il y a encore des esprits chagrins qui s'empressent d'arracher la moindre pousse verte !
Mon trottoir a toujours fait figure de vilain petit canard dans ma rue. Là où tout le monde s'acharnait à éradiquer les brins de plantes pour faire "propre et net", un ami de la LPO me dit toujours que l'on pourrait faire une journée de sortie botanique rien que sur mon trottoir...
Depuis deux ou trois ans, je remarque que certains voisins sont moins rigides sur l'aspect du trottoir...c'est un progrès (peut-être une contagion !)
Le mien reste quand même une exception dans la rue, mais dans un avenir proche, qui sait...
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Par Capucyne le 25 Avril 2017 à 08:48
Après le bouquet de mars des sauvages du jardin ( ICI ), avril resplendit de leurs couleurs et...de leurs bienfaits !
Je vous avais parlé de ce petit livre, véritable mine de renseignements sur les bienfaits des fleurs sauvages au jardin (pour la faune, pour le sol, ...et pour nous !)
"Des fleurs sauvages dans mon jardin".
De retour après une semaine pyrénéenne, je feuillette le jardin qui est en pleine forme, et où les sauvages se taillent la part du lion, printemps oblige !
Je ne tonds pas tout : je repère les sauvages qui poussent et je laisse leur tapis fleurir . Cela donne un air de fête et de fantaisie fleurie à la pelouse.
Lorsqu'elles seront défleuries, il sera temps de tondre . Les insectes adorent et moi aussi : ainsi, le jardin vagabonde de tapis en tapis, de touffe en touffe... j'adore les marguerites et je suis en train de les laisser pousser. En mai elles feront merveille.
Parmi elles, la petite oseille est déjà fleurie : j'aime son côté acidulé mais je ne la laisse pas grainer! En même temps que le jardin, je feuillette le petit livre et il m'apprend que cette petite oseille (Rumex acetosella)abrite volontiers les coccinelles !
Toutes les petites photos peuvent être vues en grand : il suffit de cliquer dessus !
Je ne me lasse pas du tapis blanc étoilé des stellaires et...elles non plus ! Elles sont toujours là, les lunaires, mauves ou blanches, avant de mériter leur nom de"monnaie du pape"! Elles font le bonheur du papillon "aurore".
Le lamier, qui se déclinait en rose puis maintenant en jaune avec de belles feuilles panachées, a bien compris que le grillage, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux...Alors, aidé du bleu Pentaglotis, il le masque, de son mieux !
Lui aussi fait de son mieux pour masquer l'inélégant grillage ! Le fumeterre est si léger et s'arrache si facilement qu'on peut bien le laisser coloniser modestement quelques petits coins ! En plus, en tisane, il est bon pour le foie ! Lumineuses, les euphorbes sont censées éloigner les taupes...Elles n'ont aucun effet chez moi, mais elles sont si jolies avec leurs fleurs en forme de "réveille-matin", qu'il y a longtemps que je leur ai pardonné !
Et voici venu le temps du bugle rampant,( Ajuga reptans) qui décore la pelouse de ses fleurs bleues mais dont on peut aussi faire des bordures...
Deux autres sauvageonnes d'avril : voici la belle pulmonaire rose et bleue et le précieux orchis mâle dont il faut prendre bien garde de ne pas tondre les rosaces dans la pelouse !
Il en est tant d'autres au jardin, encore en fleurs ou simplement encore en feuilles...
Je ne voudrais pas clore cet aperçu sans vous envoyer mon parfum préféré, non, de mes deux parfums préférés, celui de de mon aubépine, au fond du jardin, dans la haie : à mon retour, elles resplendit, elle embaume !...
...et l'odeur sauvage qui fait grincer des dents à certains, mais qui me rappelle tant de petits chemins, celle du Géranium herbe à Robert, qui sait si bien tapisser les petits coins nus et dont les tiges et les feuilles se teintent joliment de rouge au fil de l'été...
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Par Capucyne le 28 Mars 2017 à 08:00
« Et les violettes , écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes;-ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Plus mauves… non plus bleues (…) Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes narines le parfum invariable de ces violettes changeantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les années, regarde comme moi ressusciter et grandir devant toi les printemps de ton enfance !… Plus mauves… non plus bleues… Je revois des prés, des bois profonds que la première poussée des bourgeons embrume d’un vert insaisissable… Violettes à courte tige… et violettes d’un blanc bleu veiné de nacre mauve, – violettes de coucou anémiques, qui haussent sur de longues tiges leurs pâle corolles inodores… Violettes de février, fleuries sous la neige, déchiquetées, roussies de gel , laideronnes, pauvresses parfumées… O violettes de mon enfance ! Vous montez devant moi, toutes, vous treillagez le ciel laiteux d’avril, et la palpitation de vos petits visages innombrables m’enivre… »
Ce texte de Colette, je l'ai découvert à l'école primaire...je l'ai appris par cœur, il est resté dans ma mémoire comme un hymne à la poésie des fleurs. Nul n'a parlé des fleurs comme elle, et les violettes de Colette ressurgissent dans mon jardin à chaque printemps...
A chaque printemps, le jardin célèbre les petites sauvages de toutes couleurs, qui s'invitent, se glissent entre les fleurs cultivées, investissent le potager avant les plantations...je ne vous parle ici que des fleuries en mars, mais je vois déjà poindre le feuillage des floraisons d'avril, de mai...
Je viens de découvrir le nouveau petit livre de "Terre Vivante (toujours dans leur petite collection que j'aime bien):"Des fleurs sauvages dans mon jardin". Et j'apprends plein de choses nouvelles ! Ce petit bouquin ne se contente pas des les trouver belles, mais il met aussi l'accent sur leur utilité pour les butineurs,( ça, on le savait , bien sûr), mais il nous montre aussi que ces sauvageonnes sont un bon indicateur de l'état du sol, d'autres sont des plantes pionnières qui agissent directement sur sa qualité, d'autres servent de couvre-sol en attendant les plantations, certaines sont des plantes-hôtes pour les chenilles et papillons, d'autres...etc...
Tenez par exemple, la petite stellaire (Stellaria media), que l'on nomme le mouron des oiseaux, que nous dit-elle ? Et bien "que tout va bien ! La stellaire est le témoins d'un sol fertile, bien structuré...Son apparition fait le bonheur du jardinier : c'est l'indice d'un sol vivant" ! En plus, les passereaux adorent ses graines. Elle attire syrphes et bourdons.
Elle a colonisé mon potager cet hiver (elle se mange en salade) et a servi de couvre-sol. Il suffit de l'arracher (elle se laisse faire facilement !) pour les futures plantations ...
Je guette aussi l'apparition de sa plus grande cousine : la Stellaire holostée. j'adore ses étoiles blanches et sa grâce.
Il semble qu'au jardin, les fleurs sauvages se bousculent en mars, avril, mai surtout ! Ce livre parle de toutes les sauvages que l'on trouve en toutes saisons. Cet article vous présente celles de mars dans mon jardin.
Elles sont l'image même du printemps dont elles portent le nom ; les primevères sauvages colonisent tous les coins du jardin, à mon grand plaisir !... ...suivies de près par les jonquilles sauvages.
...et les "coucous" ! J'aime les yeux bleus de la Véronique petit chêne qui a droit de cité absolu chez moi. Je me suis rendu compte qu'elle décompacte très efficacement la terre ! Le Séneçon, ce sont les oiseaux
qui adorent ses plumets.
le lamier fait ses petits tapis de printemps la lunaire (monnaie du pape) cohabite avec les ficaires. Chaque printemps, je guette l'apparition des ficaires qui forment un tapis lumineux sous les sièges de jardin.
Au potager, la fleur bleue de la bourrache attire les butineurs
Le jardin, mosaïque de tapis, jaunes, bleus, blancs..tapis de fleurs sauvages et de celles qui, au fil des ans se sont "ensauvagées", comme la monnaie du pape ou le myosotis n'est jamais aussi fleuri qu'au printemps..
Dans la haie aussi, les arbustes se font sauvages...En mars, les prunelliers qui commencent à être défleuris...Celui-ci est photographié au cours d'une balade...
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Par Capucyne le 24 Août 2016 à 08:00
Nous avons tous nos "enquiquineuses" au jardin...Celles qui poussent partout, celles qu'on a un mal fou à arracher, celles qui s'obstinent...
Attention ! Je n'ai pas dit "les plantes sauvages" qui, à mon avis ont leur place au jardin, dans le mien au moins !
Non, je parle des invasives, qui viennent d’ailleurs, qui peuvent finir par étouffer les plantes autochtones...
A vrai dire, je n'en ai pas , tout au moins pas dont je ne puisse maîtriser la cohabitation.
Mais il y en a ! Même si en ce moment le manque d'eau a réduit les ardeurs expansives de bon nombre d'entre elles !
Tenez, l'Oxalis par exemple : j'en ai une très belle touffe dans un massif devant la maison... je l'aime bien, elle reste sage dans son coin sauf que...dans le potager, elle s'immisce à travers les fraisiers, les plants de salades..Une vraie peste que je retrouve à chacune de mes absences. Et pour l'arracher...ça a l'air facile, comme ça ! Mais il y a au pied de la chipie une formidable grappe de bulbilles qui sont presque impossibles à sortir toutes de terre . C'est pourtant la seule solution : enlever les bulbilles, encore et toujours dès que le feuille pointe son nez. Ailleurs, c'est joli, au potager, c'est étouffant ! Une autre enquiquineuse (une jolie enquiquineuse), le bouton d'or...Je le laisse partout où il peut rester , mais , quand on veut l'arracher, il faut aller profond pour se débarrasser des stolons.
Les coquelicots , que j'adore, me jouent des tours au potager : c'est si joli, un coquelicot que je n'ai pas le cœur de les arracher et ils finissent pas prendre les pas sur les salades : un pied de coquelicot qui se plaît peut devenir envahissant !
Mais une fois fleuris, ils me font les yeux andalous et...je les laisse !
Celle-ci, elle a mauvaise presse chez beaucoup de jardiniers...La benoîte ! fleur jaune au printemps, elle devient petit pompon léger en été-automne.
Tant qu'elle colonise les endroits sans autres fleurs, pourquoi ne pas la laisser ?
Je passe sous silence le liseron qui est si difficile à arracher, qu'on le retrouve toujours enroulé comme un diable autour d'une fleur, d'une tige...qu'il pourrait bien finir par étrangler !!! Oserai-je l'avouer ? J'aime bien le liseron...mais attention, quand il m'énerve, je l'arrache ! Enfin, j'essaie ! Pour s'en débarrasser il ne faut surtout pas le couper avec la bêche : il se bouture si facilement que le moindre tronçon repousse !Il faut y aller profond en automne à la griffe ou à la fourche et ôter à la main sa racine...
En ce moment, le jardin est plein de balsamines de Balfour, ces lucioles roses qui vous jettent leurs graines au visage ! Elles sautent, les graines, ce qui explique qu'une fois que la balsamine s'est installée au jardin,
il est difficile de s’en débarrasser !
Mais elle s'arrache si facilement, elle, est si jolie, colore si doucement le jardin d'automne, que je ne veux pas l'éradiquer...juste la cantonner un peu !
En ce moment, hélas, la pauvrette manque d'eau et pendouille lamentablement...
Sa cousine, la Balsamine de l'Himalaya est, elle, une vraie invasive...Mais je n'en ai point au jardin !
Et le chiendent, la potentille qui imite les fraises...les plus embêtantes sont celles qui font des stolons ou ont un système racinaire coriace !
Le buddléia est considéré comme une plante invasive. C'est vrai qu'il prolifère dans les espaces en friche et "ferme le terrain". C'est un échappé des jardins. Il y en a deux chez moi (dont l'un a poussé tout seul), et il a eu beaucoup de succès car les paillons l'adorent ! (Ici, un machaon)
Mon voisin a planté au ras de son grillage et...de mon potager (enfin, il a fait planter par son "paysagiste") des cannes de Provence...ce qui est une très mauvaise idée, car les rhizomes, très résistants, passent dans mon jardin et je vais me retrouver avec des cannes dans le potager... ça et les bambous... Je voulais faire un livre sur les plantes envahissantes au jardin, mais à part ces maudites cannes,je me rends compte que ces souvent jolies enquiquineuses peuvent avoir leur place au jardin, à condition de ne pas trop leur laisser la bride sur le cou!
Sources : mon jardin et...
Ce livre recense bon nombre de ces plantes, indique comment les juguler et aussi par quoi on peut les remplacer...
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Par Capucyne le 27 Mai 2016 à 07:38
Si en regardant par une fenêtre j’ai le coucou des marguerites, en regardant par l'autre, j'ai le bourdonnement des coquelicots !
Après le blanc, le rouge !
Ils s'installent sous cette fenêtre chaque année et me donnent la sérénade des bourdons et abeilles qui raffolent de leur petit côté andaloux !
Et quand je dis "ils s'installent", c'est que je n'y suis pour rien, comme avec les marguerites : en mai, le jardin
prend, par touffes, son aspect champêtre.
Mais...les coquelicots ! ils s'installeraient partout, si je les laissais faire...tenez, ici, c'est le potager !
Si je veux une petite place pour le reste, il me faut, la mort dans l'âme en arracher, des coquelicots, par touffes entières ! Ce n'est pas qu'il me déplairait d'avoir un jardin de coquelicots, mais une fois la floraison passée, le jardin serait un peu sec ! Alors, je les laisse, le plus possible,
mais pas tous !
Là, ils se sont adossés à la blancheur de l'oranger du Mexique !
Ça va bien à leur côté espagnol !
Et puis, leur jupon rouge
s'accorde si bien à la candeur des marguerites !
Ils sont touchants, vite chiffonnés par la pluie,
magnifiés par le soleil, éphémères et fragiles,
mais si crânes avec leur air de matadors !
De temps en temps, ils invitent un cousin, pas trop éloigné, d'une couleur subtilement différente, qui vient d'où ? Je ne sais...
Mais je me tais et vous laisse les admirer...
La période marguerites-coquelicots est aussi celle du géranium herbe à Robert...
Un peu partout dans le jardin, mais de façon fort discrète, il me caresse au passage de son haleine parfumée et...je ne résiste pas...Mais oui, je parle de lui, ce géranium sauvage qui sait que je l'aime et qui me fait l'honneur de se ressemer dans les coins sombres (ou moins sombres)...
Au même titre que les marguerites et les coquelicots , il fleurit spontanément le jardin, meublant les coins vides, le long d'un mur, sous les hortensias, au pied de la clématite....
Comme celui de l'aubépine, son parfum m'envoûte et me renvoie l'image de petits chemins odorants lorsque j'étais gamine...
Sitôt frôlée, sitôt enivrée !!!
J'adore aussi la délicatesse de sa fleur, sa tige qui devient rouge au cours de l'été et je serais bien triste si le géranium herbe à Robert
boudait mon jardin une année !
Dans cette ambiance champêtre et vraie, je me sens...bien !!!(Et je crois que le jardin aussi !)
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