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Par Capucyne le 27 Mai 2016 à 07:38
Si en regardant par une fenêtre j’ai le coucou des marguerites, en regardant par l'autre, j'ai le bourdonnement des coquelicots !
Après le blanc, le rouge !
Ils s'installent sous cette fenêtre chaque année et me donnent la sérénade des bourdons et abeilles qui raffolent de leur petit côté andaloux !
Et quand je dis "ils s'installent", c'est que je n'y suis pour rien, comme avec les marguerites : en mai, le jardin
prend, par touffes, son aspect champêtre.
Mais...les coquelicots ! ils s'installeraient partout, si je les laissais faire...tenez, ici, c'est le potager !
Si je veux une petite place pour le reste, il me faut, la mort dans l'âme en arracher, des coquelicots, par touffes entières ! Ce n'est pas qu'il me déplairait d'avoir un jardin de coquelicots, mais une fois la floraison passée, le jardin serait un peu sec ! Alors, je les laisse, le plus possible,
mais pas tous !
Là, ils se sont adossés à la blancheur de l'oranger du Mexique !
Ça va bien à leur côté espagnol !
Et puis, leur jupon rouge
s'accorde si bien à la candeur des marguerites !
Ils sont touchants, vite chiffonnés par la pluie,
magnifiés par le soleil, éphémères et fragiles,
mais si crânes avec leur air de matadors !
De temps en temps, ils invitent un cousin, pas trop éloigné, d'une couleur subtilement différente, qui vient d'où ? Je ne sais...
Mais je me tais et vous laisse les admirer...
La période marguerites-coquelicots est aussi celle du géranium herbe à Robert...
Un peu partout dans le jardin, mais de façon fort discrète, il me caresse au passage de son haleine parfumée et...je ne résiste pas...Mais oui, je parle de lui, ce géranium sauvage qui sait que je l'aime et qui me fait l'honneur de se ressemer dans les coins sombres (ou moins sombres)...
Au même titre que les marguerites et les coquelicots , il fleurit spontanément le jardin, meublant les coins vides, le long d'un mur, sous les hortensias, au pied de la clématite....
Comme celui de l'aubépine, son parfum m'envoûte et me renvoie l'image de petits chemins odorants lorsque j'étais gamine...
Sitôt frôlée, sitôt enivrée !!!
J'adore aussi la délicatesse de sa fleur, sa tige qui devient rouge au cours de l'été et je serais bien triste si le géranium herbe à Robert
boudait mon jardin une année !
Dans cette ambiance champêtre et vraie, je me sens...bien !!!(Et je crois que le jardin aussi !)
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Par Capucyne le 24 Mai 2016 à 11:01
Mars, avril, mai, ...ce sont les mois champêtres du jardin.
Oh, mon jardin a toute l'année un petit air ébouriffé puisqu'il accueille les belles sauvageonnes qui s'y invitent...j'ai remarqué d'ailleurs que les mésanges, les bleues et les charbonnières des nichoirs, ont nourri leurs petits sans pratiquement quitter le jardin : du chêne à la haie d'aubépine et de prunelliers, en passant par le sureau avec une petite halte dans quelques hautes "herbes", elles faisaient leurs allers-retours dans un rayon de dix mètres !
Alors, quand je vois des gens continuer à distribuer des graines pendant la période de nourrissage des petits (alors que ce n'est pas une nourriture appropriée pour les oisillons !) sous le prétexte que 'l'environnement n'est pas assez riche", j'ai envie de leur dire qu'il ne tient qu'à eux de rendre cet environnement plus attrayant et plus riche pour les oiseaux !!!
On parle beaucoup de biodiversité ! Elle commence par la sauvegarde des espèces sauvages,bien mises à mal par les constructions incessantes , par le "bitumage"de la moindre surface verte !
Un des maîtres mots actuels est l'"aménagement", bien souvent synonyme de destruction et de laideur...
Alors, ces fleurs que l'on chasse de chez elles, je me dis que c'est bien la moindre des choses de les accueillir au jardin !
Mais c'est au printemps que ces belles sont le plus belles !
Et en mai, elles font ...ce qui leur plaît !
Il faut dire que les timides de mars, les ficaires, pâquerettes et autres véroniques, laissent en ce moment la place aux reines de mai ! C'est le mois des marguerites et elles fleurissent dans tous les coins du jardin . Oh, je sais, il existe les "marguerites cultivées", plus grosses, en touffes compactes et disciplinées...Mais , pour moi, elles ne peuvent rivaliser avec la noblesse et la simplicité des fières marguerites sauvages, qui lancent leurs lumières partout à la nuit tombante et qui ravissent les yeux au soleil.
Elles ont l'art de s'installer
ici au coin de la dalle
qui couvre prosaïquement
le compteur d'eau...
...ou de faire sur le trottoir
une cascade en feu d'artifices !
Elles posent quelques cerises blanches sur le gâteau trop sage d'un massif ou forment un massif de têtes légères qui sinue au milieu de la pelouse qui serait bien banale sans elles !
Oui, elles ont un parterre pour elles toutes seules (enfin non, pas toutes seules, elles invitent quelques connaissances pour les divertir un peu..par exemple.une touche de boutons d'or tant décriés !
L'herbe un peu bête qui sépare les massifs
en devient toute gaie et vivante !
Elles offrent leur toile de fond
aux petits iris sibirica qui, sans elles, seraient
un peu mornes sur leur fond de pelouse vide...
Devant l'une des fenêtres, un bouquet me fait du charme à travers les rideaux...
Elles sont belles, les marguerites ! Et puis, cet endroit est -était- leur domaine... Avant que les maisons (dont la mienne, mais au moins, ce n'est pas moi qui l'ai fait construire !!!) ne bétonnent cet endroit, c'était, m'a-ton dit, des champs, des champs tout blancs, des champs de
marguerites ! Alors, ces marguerites, chassées de chez elles par les invasions humaines, la moindre des choses est de les accueillir les bras ouverts, non ?
La suite du jardin "côté champêtre", au prochain article...
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Par Capucyne le 29 Mars 2016 à 16:59
On ne chantera jamais assez les louanges des arbres morts, des vieux troncs coupés...
Les oiseaux y débusquent les insectes xylophages, les insectes y trouvent refuges...et pour les jardinières à court de tuteurs, c'est une aubaine !
Il y a longtemps, deux sapins de Noël devenus (trop) gigantesques pour le jardin ont été élagués et ont servi de tuteur de longues années, à une glycine, à du lierre, à un jasmin...
Côte à côte, ils n'étaient pas très esthétiques! cette année, l'un d'eux a été coupé pour faire place à un nouveau massif...
Mais l'autre a toujours son jasmin chevelu (et, chut, il ne faut pas le dire car sa discrétion en souffrirait, le rouge-gorge y a un nichoir... qu'il n'a jamais utilisé, mais, qui sait...)
Bien sûr pour les fleurs et le parfum, il faudra attendre juillet !
Dans la partie arrière du jardin, mes prédécesseurs avaient vu grand : trios bouleaux, trios peupliers... au fil des années, ils étaient devenus immenses et dignes des grandes plaines russes. Pour ne pas faire attraper de crise cardiaque à mes voisins, j'ai fait (la mort dans l'âme) supprimer les peupliers, mais ai gardé...un tronc pour y faire grimper un chèvrefeuille.
Les tempêtes atlantiques ont un jour eu raison du vieux tronc, et le chèvrefeuille a été consolidé par deux piquets... Voici trois ans, le cerisier a rendu l’âme étouffé par le chêne de la haie.
Là encore, j'ai gardé le tronc, d'abord parce qu'il supportait le nichoir des mésanges bleues, puis parce qu'il plaît beaucoup au bec du pivert (!), et enfin, pour y faire grimper une bignone...
J'adore les bignones et leurs trompètes rouges qui me rappellent les bignones de mon enfance chez mes grands-parents. Donc, j'adore les bignones mais...les bignones ne semblent pas aimer mon jardin.
La bignone, plantée devant le long de la clôture, ne semblait pas se plaire. Je l'ai déplacée le long du fameux tronc de cerisier et...si vous voyez le petit machin censé grimper, à gauche du tronc, c'est elle ! Elle ne se plaît toujours pas !
Mais je crains que la terre sèche comme du béton, l'ombre et les racines du chêne ne découragent toute tentative...
Faire grimper des fleurs dans des pots au pied ?
Mais je suis têtue ! J'ai récupéré une autre petite bignone, et je l'ai plantée, côté sud du vieux tronc du pommier gardé aussi comme tuteur !
Cette fois, si cela ne marche pas, j'abandonnerai les bignones...
j'ai aussi planté une sauge rouge pour rappeler celle du nouveau massif tout près...et des bulbes qui, pour l'instant, habillent le pied du tronc...
Et bien sûr, le nichoir aux mésanges charbonnières a gardé sa place...Espérons qu'elles ne regretteront pas trop les fleurs du pommier !
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Par Capucyne le 26 Mars 2016 à 12:08
Mars, avril, mai sont les mois des fleurs au jardin, en grande partie grâce aux sauvageonnes qui s'installent chaque année, et qui se ressèment à leur gré, créant de magnifiques tapis fleuris, plus ou moins étendus... autour desquels je tonds, pour les mettre en valeur et qui disparaissent une fois défleuris.
Le plus lumineux et le plus grand aussi est celui des ficaires.
Tous les ans, ils s'installent dès le début
du mois e mars (et même avant, cette année)
au fond du jardin.
Ce printemps, le tapis s'est un peu
déplacé et s'étire en une bande oblique
sur toute la partie arrière du jardin...
Ce sont presque les premières fleurs sauvages, attendues avec grande impatience par tous les butineurs du quartier !
Pour ne pas faire mentir leur nom, les pâquerettes ont apprêté leurs corolles pour être fin prêtes pour Pâques !
Petits points ou plus larges touffes, ce sont de petits tapis lumineux que le tondeuse épargne.
Les primevères sauvages,
couleur poussin se disséminent
d'année en année, investissent les coins
de massifs encore nus et leur apparition
marque pour moi le vrai début
du printemps !
Ici, au milieux des tiges sèches
des asters et des orchidées de jardin
qui prendront le relais, plus tard...
Pas vraiment sauvages, mais "ensauvagées" depuis de longues années, les primevères roses (qui se sont hybridées avec les sauvages!)
Caché derrière le Juniperus
et le bouleau,
le tapis rose des lamiers...
Si vous regardez bien ,
vous verrez que les bourdons
apprécient...
Et...les merveilles s'observent de près...
Je guette leur apparition : les stellaires et leur délicatesse m'offrent chaque printemps, leur tapis précieux , étoilé et lumineux...
Jaunes, blancs, roses, les tapis changent de couleur... Et les bleus me direz-vous, pas de bleu ?
Si, mais les bleus arrivent plus tard: celui de mes douces véroniques, celui plus soutenu du bugle rampant, pourquoi pas celui du lierre terrestre...
Mais le bleu, il y a quand même celui des Pentaglotis
et celui du myosotis, au début pas vraiment sauvage, mais qui mène une vie tout à fait libre et indépendante au jardin , créant des tapis bleus dans la pelouse et le massifs !
En regardant mes fleurs sauvages, si belles, si généreuses, en regardant les jeux du soleil au couchant, en regardant la beauté de la nature, je fais miens ces mots de Sophie (le jardin c'est tout) qui observe ses anémones et qui écrit :
"Les caprices des anémones paraissent d'ailleurs bien futiles par rapport à la furie du Monde. La politique, l'économie, le travail sont absolument nécessaires. Malheureusement. Malheureusement parce que les hommes en perdent souvent la tête et en viennent à faire la guerre.
Le jardinage, comme le tricot, le jogging ou le pipeau, cultivent le beau, l'éphémère, la patience, la couleur, ... Toutes des choses si futiles qu'elles donnent aux hommes la mesure du dérisoire et les met à distance des choses indispensables, des choses indispensables qui doivent être au service du futile et non le contraire.
N'aurions-nous pas oublié d'apprendre à nos enfants l'importance de la futilité, cette mélodie de la vie?"
Pâques, renouveau, résurrection de la nature...
Belle fête de Pâques à vous !
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Par Capucyne le 2 Novembre 2015 à 08:30
Une pluie d'or s'abat sur le jardin ; les écus du bouleau dorent le vert tapis de l'herbe ; les lumières obliques du matin et du soir donnent
un coup de pinceau magique sur le chêne, sur le pré derrière chez moi.
(Cliquez sur les petites photos pour les voir en plus grand !)
Les fleurs, toujours présentes, semblent tendre leurs pétales à cette tiède caresse.
La symphorine, le dernier né des hortensias, les lanternes rouges de l'amour en cage prennent leurs teintes d'automne...
Pour parodier Agrippa d'Aubigné, "une fraise d'automne est plus qu'une autre exquise !" C'est le moment de pailler. Cette manne qui descend , non pas du ciel, mais du bouleau , et un peu plus tard du chêne, est parfaite pour recouvrir les coins de terre qui se libèrent peu à peu au potager ou dans les plates-bandes.
Je paille tout le temps : la terre nue se dessèche en été, se craquèle en hiver.
le paillage évite l'évaporation , ralentit l'exubérance des herbes indésirées, les rend plus faciles à arracher, nourrit la terre pour les futures plantations.
Je ne supporte plus la terre nue qui me semble pauvre et vulnérable.
"Une terre sans paillage est une belle à qui il manque un œil " !
En ce moment, les feuilles qui tombent trouvent vite leur place sur les zones de terre déplantées et donnent un côté doré au jardin.
En arrachant les pieds de tomates et leurs piquets chapeautés, je me suis rendu compte que les petits pots-chapeaux sur les piquets de bois, étaient déjà habités par des perce-oreilles, gendarmes... et autres frileux amis de la jardinière ! je les ai donc laissés en place ; ils veillent sur les capucines qui occupent en automne les coins du potager laissés vacants et la phacélie, engrais vert aux belles fleurs violettes (qui rend fous d'amour les butineurs !)
Au printemps, je pourrai compter sur leurs occupants pour dévorer les pucerons indésirables...
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