L'automne a perdu les eaux - et les perd encore - pendant bien longtemps, pour accoucher d'un printemps qui naît à peine et vagit dans ses langes mouillés ! L'hiver a passé son tour.

L'Erdre commence à peine à regagner son lit que grives et merles , à 6 h du matin, chantent comme en mars ! Les mésanges lancent leur "ti-tou ti-tou, plein de petites têtes se dressent au jardin...

Et moi..ébahie .devant le premier rayon de soleil depuis des semaines, je perds la tête, les doigts me chatouillent et me donnent des envies de gratouille...même si la terre est encore détrempée.

Je perds la tête ? La preuve : moi qui n'aime que les primevères sauvages, couleur de poussins duveteux, et bien, malade d'envie de couleur, à la petite jardinerie qui s'est ouverte en automne près de chez moi  et qui vend des végétaux à des prix sans concurence (sans joli local, avec un seul homme pour s'occuper de tout, pas de publicité...), j'ai craqué pour des primevères cultivées flambant neuf !!! Un tas de rosées, un tas de rouges-orangées, une en prime pour couronner le tout...

N'importe quoi, ma fille, mais aaah, enfin de la couleur !

Pourtant, je suis injuste : de la couleur, il y en a déjà depuis un bon moment au jardin ; les bergénias sont en fleurs, le daphné commencer à embaumer le jardin de ses effluves roses et sucrés, les primevères, les vraies, les sauvages, investissent peu à peu les massifs et l'herbe, la coronille est toujours fleurie depuis octobre, quelques jacinthes pointent le bout de leur nez rose, et, pour de la couleur, c'est de la couleur, les premières jonquilles jaune bouton d'or ont ouvert leur calice ; les ibéris et perce-neige tempèrent tout cela de leurs touches de blanc...

Et j'oubliais une petite folie...Pour tenir compagnie à mes hellébores en fleurs, il y a Phoebé...Ah ! C'est vrai, vous ne connaissez pas Phoebé...c'est la petite dernière des hellébores, double, rose picoté.   Je fonds...!