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    28 nov.2010

     

    J'ai compris! Elles attendaient la neige!

    Déjà l'an dernier, trois roses avaient fait l'expérience du givre, les pétales pétrifiés dans leur sucre de glace, comme si un confiseur céleste était passé par là!  (Givrées! )

    Cette année, les boutons se sont figés, dans l'attente.

    Et enfin, les fleurs ont eu leur récompence: hier et ce matin, la caresse de la neige, la morsure légère de la gelée matinale , les ont revêtues d'une robe diaphane et immatérielle, comme cousue par les fées...

    L'heure est venue de quitter la terre de l'automne. Vêtues de ciel, déjà célestes, elles vont mourrir de leur transparence...

     

     

    29 novembre 2010

     

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    Le froid est arrivé, il a neigé quelques flocons hier soir, les mangeoires sont sorties...

    Mon "Titi" familier me guette depuis déjà un bon nombre de matins. Il me fait son numéro de charme, perché sur le pin, le poitrail étalé, repeint de frais après la mue.

    Mais, sacrilège! Un AUTRE rouge-gorge -l'imprudent !- ose sauter à pieds joints dans la mangeoire plateau!

    Titi voit rouge ! Même si l'intrus est une intruse et peut-être sa compagne de cet été, c'est non! Le territoire partagé, c'est fini! Mon rouge-gorge reprend ses instincts de célibataire endurci ! Finies les offrandes dans le bec ouvert de la femelle, finies les roucoulades, finie la séduction.

    Titi a repris ses quartiers d'hiver et ne supporte que lui-même. Mâle ou femelle, il chasse toute tentative d'intrusion dans son territoire. A lui seul la terre fraîchement remuée, l'odeur ennivrante des feuilles mortes collées par la pluie, la poudre de cacahètes à lui seul destinée (les mésanges, ces effrontées, n'ont qu'à décortiquer celles de la trémie !) Il veille au grain, Titi ! Toute couleur rouge en vue fait monter son taux d'adrénaline. Il est même prêt à attaquer sa propre image dans une glace...

    C'est ce qu'on dit.. Pourtant, ce matin, je suis vêtue de rouge, mais Titi ne va pas jusqu'à m'attaquer! Ou bien il me reconnait, ou bien la surface rouge est tellement supérieure à celle de ses congénères qu'il juge plus prudent de rester à distance...Il me flûte quelques notes, penche la tête...et dès que j'ai le dos tourné, vient inspecter la mane déposée dans la mangeoire...

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      Mercredi 24...

    "La terre est bleue comme une orange" disait Paul Eluard...

     Ce mardi soir, en fermant les volets, je découvre un ciel impressionnant, morcelé et troué d'une étrange lune bleue...qui a déposé au petit matin une chappe de gel sur la terre endormie.

     

    Elle n'a pas la turbulence  du soleil, ne fait pas de tapage .Elle soulève les mers dans le jeu des marées, elle veille sur la nuit, elle influence discrètement les cycles de vie....c'est le mystère de la lune...

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    Il pleut ou plutôt il a plu, sur Nantes et la région, toutes les larmes de l'automne!

    En deux jours, le vent a décoiffé les bouleaux, tondu le plaqueminier du quartier, et terni les couleurs....le Gesvres n'a pas réussi à avaler  toute cette eau et s'est épanché sur le sentier, mais aussi sur le périphérique, coupant la circulation, histoire sans doute de montrer que la nature pouvait elle aussi faire grève et prendre sa part des perturbations sociales!

     

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  • La cuve de récupération d'eau fuit un peu...Ce matin-là, dans le petit seau installé là pour récupérer l'eau de la fuite, je découvre, comme écartelée, une grenouille, non, on dirait bien un crapaud, immobile...je ne suis pas spécialiste des batraciens...Alors, grenouille qui prend béatement un bain, ou crapaud piégé par un saut malencontreux dans le seau? Le dos grumeleux me fait opter pour la deuxième solution: un crapaud peut-il se noyer?  Dans le doute, je vide le récipient...Mon crapaud reprend ses esprits, regroupe ses pattes..Toujours dans le doute, je lui installe une "coupe à oiseaux" peu profonde, que je remplis d'eau; s'il en a envie, il pourra se baigner ...ressortir...et qui sait, peut-être se transformer en prince, charmant  comme tous les crapauds, pour me remercier de ma sollicitude... 

     

    Je ne l'ai pas revu, mais sa baignoire est toujours là.

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